La journée a passé, le temps s’est écoulé. Heure après heure, le soir est arrivé. Il ne reste plus beaucoup de temps avant le couchant. C’est donc le moment ultime pour penser tout ce qui doit être pensé, pour dire tout ce qui doit être dit…. Il faut boucler sa journée comme on boucle sa valise, prêt à partir pour le grand voyage. Encore un peu de temps et le jour s'en ira .... C'est l'heure bleue. Le mouvement du monde se calme, le soleil se cache. Je partirai avec le couchant.

jeudi 28 juin 2012

Homme et femme Il les créa

Une petite histoire en à propos afin d'amener la réflexion sur le rôle naturel de l'homme et de la femme dans notre société.
Lorsqu’en juin 2010, ce professeur de physique-chimie au lycée Saint-Dominique de Saint-Herblain, près de Nantes, a quitté ses élèves, à la fin de l’année scolaire, il se prénommait Vincent. A la rentrée de septembre, il se prénommait Martine.
Pendant les grandes vacances, il avait changé de sexe, a-t-il expliqué.
Face à la surprise des élèves et au mécontentement de certains parents, le chef d’établissement a déclaré : « ce changement d’identité est un cheminement personnel qui s’impose à nous, et nous n’avons pas à nous positionner là-dessus. Ce qui compte, c’est le professionnalisme de ce professeur ».
Quant à la direction diocésaine de l’enseignement catholique, elle a simplement dépêché une psychologue pour répondre à l’éventuel trouble des adolescents.
                      
Cette anecdote est la conséquence pratique d’une théorie appelée « gender » d’après laquelle l’être humain choisit s’il veut être un homme ou une femme. Cette théorie repose sur la distinction entre le sexe d’une personne, qui est une réalité biologique, et son genre (homme ou femme), qui est une réalité psychologique. Un être humain pourvu d’un sexe féminin ne serait pas pour autant une femme.
Cette théorie se fonde sur une philosophie erronée appelée existentialisme.
Son principal représentant, Jean-Paul Sartre, affirme : « L’homme est liberté (…). L’homme existe d’abord et se définit après. Il n’y a pas de nature humaine (…). L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ».
Dans le même esprit, Simone de Beauvoir, la compagne de Sartre dans le péché comme dans l’absurdité intellectuelle, écrit : « On ne naît pas femme : on le devient ». Elle ose même ajouter : « La maternité est incompatible avec l’émancipation de la femme ».
Comment réagir devant de telles aberrations ? En ouvrant les yeux, en gardant les pieds sur terre et en réfléchissant sainement. Qu’il y ait une nature humaine, c’est manifeste. Sinon, comment distinguer un être humain d’un animal ou d’un végétal ? Les chiens ne font pas les chats. Les dromadaires n’engendrent pas des pommiers. Jamais une écrevisse ne sera la mère d’un nénuphar.
Et si nous utilisons l’expression « être humain » ou « homme », n’est-ce pas la preuve que ces mots désignent une réalité ? Ou alors, le langage ne signifie rien. Il ne resterait plus qu’à se taire !                       
Allons plus loin. Il existe une nature humaine, mais il existe aussi dans cette nature humaine une distinction entre deux catégories de personnes : les hommes et les femmes. Certains voudraient pouvoir choisir.
Ne pas le pouvoir serait une atteinte à leur liberté ! Hélas, de même que nous ne choisissons pas notre nature, et que l’homme qui voudrait être un oiseau restera un homme, de même nous ne choisissons pas notre sexe.
Saint Thomas d’Aquin explique que l’âme et le corps forment un tout, et non deux parties indépendantes. Ainsi, lorsque le corps est masculin, l’âme l’est aussi. Une femme est donc femme dans toute son âme et sa psychologie. On ne peut donc pas distinguer le sexe du genre.
Derrière ce débat, qui serait risible s’il ne correspondait pas à une triste réalité, se cache une doctrine pernicieuse qui contamine les mentalités. Le monde actuel veut nous faire croire qu’il n’y a aucune différence entre un homme et une femme ; peut-être quelques différences physiques, mais rien de plus.
Par conséquent, les femmes auraient exactement les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes. Elles auraient le même rôle à remplir dans la famille et dans la société.
Pour nous convaincre de la fausseté de ces propos, rappelons-nous la création : Dieu crée d’abord Adam, puis constate qu’il souffre de la solitude, et donc crée Eve, « une aide semblable à lui ». Dieu leur demande ensuite d’être féconds et de se multiplier.
Bien que l’homme comme la femme aient été créés à l’image de Dieu, le récit de la création montre que la femme n’est pas un homme. C’est surtout par la procréation que leurs différences apparaissent.
Tandis que le père donne la vie à titre de source, la mère l’accueille et la développe. Le père donne la vie. La mère la transmet. Le corps maternel est comme un nid où va éclore la vie, où l’enfant sera protégé et aimé, nourri et réchauffé, où il pourra s’abandonner en toute sécurité à l’abri du coeur de sa mère. La mission de la femme consiste donc principalement dans la maternité : enfantement et éducation des enfants. « La femme se sauve par la maternité » dit saint Paul.
Quant aux jeunes filles appelées à consacrer leur virginité à Dieu, elles deviennent mères elles aussi, mais de façon spirituelle, par une génération invisible mais bien réelle. L’union de l’amour du Christ avec l’amour de la vierge consacrée enfante les âmes à la vie surnaturelle.
La première conséquence concerne la place à occuper dans la société. La présence de la mère auprès de ses enfants est plus indispensable que celle du père. Les femmes ont une place essentielle dans la société familiale ; une place que les hommes n’ont ni la vocation ni la capacité d’occuper. Une éducatrice d’enfants défavorisés remarquait : « La femme est le coeur de la famille. Si nous avons aujourd’hui de graves problèmes à résoudre, cela vient de ce que la femme n’est plus le coeur de la famille, et l’enfant, quand il rentre à la maison, ne trouve plus sa mère pour l’accueillir ».
Le pape Pie XII constatait la même chose : « C’est la femme qui fait le foyer et qui en a le soin et jamais l’homme ne saurait la remplacer dans cette tache. C’est la mission qui lui est imposée par la nature et par son union avec l’homme, pour le bien même de la société. Entraînez-la hors de sa famille, vous verrez la femme négliger son foyer, et qu’arrivera-t-il sans cette flamme ? L’air de la maison se refroidira ; le foyer cessera pratiquement d’exister et il se changera en un précaire refuge de quelques heures ».
Certaines féministes trouvent que le travail de la femme au foyer est humiliant. Mais que faisait la très sainte Vierge Marie chaque jour ? Or, n’était-elle pas la mère de Dieu ? Son divin Fils ne lui a-t-il pas réservé les activités les plus belles et les plus conformes à sa nature ?                       
D’ailleurs, pour faire une bonne mère au foyer, les compétences requises sont élevées et nombreuses : la femme doit être tout à la fois cuisinière, couturière, infirmière, lingère, paysagiste, institutrice, jardinière, chauffeur de taxi, hôtelière, secrétaire, comptable ! Qui osera prétendre que la conjonction harmonieuse de ces multiples métiers est dégradante ? On voit au contraire que la mère au foyer doit être très compétente, d’où la nécessité de se préparer à cette noble tache dès le plus jeune âge en famille, à l’école et dans les autres activités.
Si la mission de la femme consiste dans la maternité, celle de l’homme se résume dans l’autorité, comme l’explique Pie XII :
« Maris, vous avez été investis de l’autorité. Dans votre foyer, chacun de vous est le chef, avec toutes les obligations et les responsabilités que ce titre comporte. N’hésitez donc pas à exercer cette autorité ; ne vous soustrayez pas à ces devoirs, ne fuyez pas ces responsabilités. Que l’indolence, la négligence, l’égoïsme et les passe-temps ne vous fassent pas abandonner le gouvernail du navire familial confié à vos soins ».
C’est une mission élevée, qui suppose de multiples qualités, notamment la fermeté de caractère, la maîtrise de soi, la prudence, la bonté, l’esprit de décision et le sens des responsabilités. Par analogie avec le corps humain, si la mère est le coeur de la famille, le père en est la tête. De la même façon, il appartient donc aux hommes, plus qu’aux femmes d’exercer des responsabilités importantes à l’extérieur du foyer, dans la vie politique ou dans le monde de l’entreprise.
La deuxième conséquence du plan divin regarde les qualités spécifiques. Comme l’homme a un rôle différent de la femme, Dieu lui a donné des qualités différentes.
Ordinairement, on constate que les hommes sont doués d’une certaine hauteur de vue, d’un jugement réfléchi et logique, du sens de l’abstraction et de l’universel. Comme la nature ne fait rien au hasard, ces qualités leur permettent de bien exercer leur rôle de chef.
Quant aux femmes, Dieu leur a donné des qualités complémentaires : plus que les hommes, elles sont douées d’une vive sensibilité, de tendresse, d’intuition, de délicatesse, du sens du concret et du détail. Ces qualités permettent à la femme de bien réaliser sa mission de mère.
Le féminisme, cherchant à tout prix l’égalité, veut gommer toutes les différences entre les hommes et les femmes, non seulement sur le plan vestimentaire, en imposant le pantalon aux femmes, mais surtout sur le plan social et professionnel. Il est impensable, disent les féministes, que certains métiers soient réservés aux hommes, et d’autres aux femmes.                       
Pourtant, Notre-Seigneur n’a choisi que des hommes pour être prêtres. Cela s’explique par le fait que le sacerdoce est une fonction d’autorité dans l’Eglise. On reconnaîtra aussi aisément que certains métiers éprouvants physiquement comme celui de déménageur, de légionnaire ou de pompier sont spécifiquement masculins, parce que les hommes sont plus forts que les femmes sur le plan physique.
A l’inverse, la maternité est réservée à la femme, et tous les métiers qui s’y rapportent sont mieux pratiqués par les femmes, parce que le soin des petits enfants demande tendresse, intuition et sensibilité, domaines dans lesquels les femmes sont supérieures aux hommes. Pensons par exemple aux sages-femmes et aux puéricultrices. Remarquons aussi qu’il y a davantage d’institutrices que d’instituteurs, surtout en maternelle et en CP.
Admirons donc l’harmonie de l’oeuvre de Dieu. Mais qui dit harmonie dit ordre, et donc hiérarchie et inégalité. Dans la famille, le chef est l’homme, et son épouse est sa compagne, non sa servante. Par ses qualités spécifiques, elle apporte à son mari un enrichissement précieux qui complète les qualités masculines. Il est donc indispensable que les hommes soient virils et que les femmes développent leurs qualités féminines. C’est seulement à ces conditions que l’ordre naturel et divin sera conservé, et qu’ainsi la famille et la société survivront.
Nous devons souligner les différences, parce que l’un des vices de notre temps est de rechercher la simplification dans l’uniformité.
Le désordre de notre temps consiste à tendre vers une société sans classe, des êtres sans nature, une vie sans règle, une humanité sans discrimination.
Au contraire, la société que nous voulons bâtir est richement différenciée et nettement hiérarchisée. Il serait impossible de peindre un joli tableau si le rouge n’était pas différent du bleu. Il serait également impossible de jouer une belle musique si toutes les notes étaient de même fréquence. Imaginons ce qui nous arriverait si les vétérinaires décidaient de ressembler le plus possible aux plombiers, et réciproquement. Les vétérinaires chercheraient à guérir les animaux avec la technique de la soudure et de la vidange ! Cet égalitarisme ne profitera ni aux animaux ni à la plomberie. Aucune société ne peut se permettre de tolérer l’idée selon laquelle un animal et une plomberie seraient sensiblement la même chose.
Aucune société ne peut se permettre de tolérer l’idée selon laquelle un homme et une femme seraient sensiblement la même chose. Plus féminine sera la femme, plus viril sera l’homme, mieux nous obtiendrons l’ordre véritable et vivant qui est le fondement du bonheur des hommes.
Abbé Bernard de Lacoste, Directeur de l'école Saint Bernard

lundi 25 juin 2012

L’Humanité Jetable


Au cœur de l’isolement croissant des Français.
Une étude réalisée en janvier 2012 pour la Fondation de France révèle que globalement près de 5 millions de personnes souffrent d’isolement, soit une augmentation de 20 % en deux ans. De quoi s’interroger sur les raisons de cette montée de la solitude.
Les jeunes :
L’intégration sociale est problématique du fait de la mobilité géographique pour suivre des études ou trouver un emploi. La nécessité d’avoir un réseau d’amis, confirmée par l’usage croissant des réseaux sociaux numériques, est cruelle : être un « nouveau », un « étranger » quelque-part est un handicap de plus en plus difficile à surmonter.
L’emploi n’offre plus la garantie d’une intégration sociale :
plus d’un quart des travailleurs n’ont aucune relation amicale dans leur milieu de travail. Le temps de travail n’est vécu que comme une pénible obligation et pas comme une occasion de découverte d’autres milieux, d’autres personnes : le repli sur soi s’intensifie.
La solitude augmente pour les plus de 75 ans surtout s’ils sont démunis :
ce constat nous encourage à développer les soins palliatifs pour accompagner la fin de vie, car la solitude est la plus grande source de souffrance chez les plus âgés.
Pourquoi cette montée de la solitude ?
Nous constatons que la désacralisation de la vie humaine est grandissante dans notre société. Le parallèle n’est pas fortuit.
Les personnes sont considérées comme des produits de consommation :
si la personne ne correspond pas à l’idée de performance qu’on s’en fait (santé, réussite sociale, beauté), si elle ne « nous apporte rien, à priori », elle n’a plus sa place à nos yeux.
Pire, les relations sont jetables comme des mouchoirs de papier : on ne s’embête plus, par simple ’’devoir social’’, à cultiver des relations avec les gens qu’on n’aime pas ou plus : quand on ne veut plus d’eux, on coupe les liens.
La culture de mort, dénoncée par Jean-Paul II, dont les symptômes les plus évidents dans nos sociétés sont la banalisation de l’avortement, la promotion de l’euthanasie, les ruptures familiales et le repli sur soi, montre ses ravages ; personne n’en sera indemne.
Quelle société voulons-nous ?
(Article lu sur PAROLES DE CATHOLIQUES)

Une écume de rage se répand dans le courrier des lecteurs

Dans l’édition du QJ de mardi dernier, le prêtre de la FSSPX à Delémont a publié un article fort concis et percutant dans lequel il a dénoncé, à l’approche de la future Gay pride, « la bestialisation de l’amour ».
En termes simples, il a lié des faits de sociétés incontestables aux orientations prises par nos sociétés, notamment dans le domaine de la sexualité.
Si l’on en juge par l’écume de rage qui s’est répandue hier dans le courrier de lecteurs du QJ, il a fait mouche, touchant la Bête, qui se repaît de mensonges, en plein cœur.
Je reproduis ici le message du prêtre de la FSSPX et les réactions publiées dans le QJ assorties de quelques commentaires personnels.

Courrier du prêtre de la FSSPX
L’être humain est corps et esprit. Si son corps l’apparente à l’animal, son esprit est la partie noble qui l’apparente à Dieu. Notre esprit dirige et maîtrise les facultés inférieures de notre être. Mais s’il vient à perdre le contrôle, l’humain se bestialise. Ainsi, de nos jours, le plaisir égoïste règne en tyran avec son cortège de calamités: divorce, avortement, contraception, homosexualité, pornographie… On revendique le droit de tout faire, n’importe comment, n’importe où, n’importe quand, avec qui on veut ! Les résultats sont là : destruction de la famille, suicide des jeunes, vieillissement de la population. Il est extrêmement urgent de retrouver le véritable amour. Jésus-Christ a dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Réaction d’un pasteur
On ne peut tout de même pas laisser écrire n’importe quoi au nom de l’évangile de Jésus Christ, comme l’a fait mardi ce prêtre de la Fraternité Saint Pie X. Mais où diable va-t-il chercher sa presque théologie ? Dieu n’a-t-il créé que l’esprit de l’homme et pas son corps, ce dernier appartiendrait au diable, semble-t-il ? Et dans quel monde vit-il ? Rencontre-t-il les gens d’aujourd’hui ? Je travaille essentiellement avec des jeunes et je peux l’assurer pour le plus grand nombre d’entre eux ils savent et se respecter et s’aimer. Curieusement d’ailleurs les cas les plus fréquents que j’ai rencontrés de comportements graves dans le domaine de la sexualité, c’est dans les milieux les plus intégristes, qu’ils soient catholiques ou protestants, que je les ai dénichés parmi ceux qui réclament sans cesse plus de morale pour les autres pour mieux camoufler leurs graves difficultés dans ce domaine.
Commentaire à ce premier courrier de lecteur :
Cette presque théologie est celle du plus grand docteur de l’Eglise catholique, monsieur le pasteur. Celle de l’immense Saint Thomas d’Aquin, dont la doctrine a été pour ainsi dire « canonisée » au XIXe sicèle et celle de l’immense Cajetan, excusez du peu ! Explicitant la doctrine de saint Thomas, Cajetan écrit dans son commentaire de la Somme théologique :
« L’âme préside au corps selon un triple ordre de causalité ; selon la causalité efficiente, car elle est la cause des mouvements corporels de l’animal, selon la causalité formelle, car elle est la forme du corps ; selon causalité finale, car le corps est pour l’âme ».
Le reste n’est que du réchauffé, du prêt-à-penser médiatique.
Il faudrait croire sur parole notre ignorant qui se croit néanmoins autoriser à faire la leçon : les plus grands détraqués ont eu une formation morale traditionnelle. Ben voyons !

Réaction d’un lecteur
Dans son courrier de lecteur paru mardi, ce prêtre de la Fraternité Saint Pie X, met en relation le suicide des jeunes, le vieillissement de la population, les homosexuels. Je pense qu’il doit sérieusement se remettre en question ou revoir sa copie. Son discours est aussi incohérent que ridicule. Pour faire la morale a autrui il serait bon que l’Eglise éradique ses pédophiles au lieu de les protéger. Jésus n’a-t-il pas dit aussi «malheur à celui qui fera du mal à un enfant»? (…)

Réaction d’un autre lecteur
Ainsi l’abbé *** de la Fondation Saint Pie X pense que le divorce, l’avortement, la contraception, la pornographie et l’homosexualité sont les calamités d’aujourd’hui. Elles auraient pour conséquence terrible notamment le vieillissement de la population… Ah! le bon temps où les gens mourraient la plupart à peine la quarantaine atteinte! Ah! la belle époque des faiseuses d’anges qui, seules, venaient en aide aux femmes anéanties par les grossesses à répétition! C’est cette époque qu’il regrette? Plus grave. Il a oublié un acte, le seul qu’il fallait citer, le seul que nul n’oserait faire passer pour un progrès de la civilisation, une ouverture d’esprit ou pour de la tolérance. Il a oublié de citer la pédophilie. Ce prêtre intégriste ne connaît pas ce crime? Il n’a pas entendu parler du drame de ces milliers d’enfants victimes de la «bestialisation de l’amour» ? Etonnante omission. Pourtant tout le monde sait que de nombreux pédophiles se cachent parmi les hommes de Dieu dans le monde ecclésiastique. Indécent de critiquer et de juger les autres alors qu’il y a à balayer devant sa propre porte! Qu’il cesse de condamner le monde qui l’entoure et de voir le mal partout! Qu’il observe plutôt, afin d’agir efficacement, les comportements de ceux autour de lui qui consacrent leur vie à Dieu! Ils ne sont pas si exemplaires qu’il le laisse croire par son silence.


Ces deux derniers articles veulent interdire à l’Eglise de se prononcer sur les questions de mœurs sous prétexte qu’en son sein vivraient des pédophiles. Mais comme l’a excellemment écrit hier sur son blog
l’abbé Stolz « Faut-il rappeler que de tous les milieux professionnels cette abomination touche le moins l’Eglise… ».
Par ailleurs le dernier article croit faire de l’esprit en ricanant d’un des propos du prêtre de la FSSPX qui regrette le vieillissement de la population. « Elles (les mœurs contre-nature et toutes les pratiques barbares qui les soutiennent, comme l’avortement) auraient pour conséquence terrible notamment le vieillissement de la population… Ah ! le bon temps où les gens mourraient la plupart à peine la quarantaine atteinte ! Ah ! la belle époque des faiseuses d’anges qui, seules, venaient en aide aux femmes anéanties par les grossesses à répétition! ».

Pour pouvoir faire de l’esprit encore faut-il être capable de comprendre ce qui est en jeu, faute de quoi on tombe dans le grotesque.
Et de quoi parle-t-on quand on évoque le vieillissement de la population : du danger qui menace le renouvellement des générations. Or il est évident que, partout en occident, nos sociétés sont agonisantes sur le plan démographique. Il est tout aussi évident que ce déclin est à corréler avec la montée en puissance de l’hédonisme jouisseur et de la prétendue libération sexuelle, qui libère en réalité une logique d’asservissement des hommes à leur libido.
Ce qui fait dire à Guy Delaporte « Refuser la procréation avec méthode, n’est-ce pas pour un individu, comme pour une société, refuser de pérenniser l’éthique dont il est porteur ? N’est-ce pas exécuter, en la transférant, la sentence prononcée par le tribunal de la conscience, au terme des attendus du procès de sa vie ? Une société recherche la stérilité lorsqu’elle reconnaît plus ou moins consciemment mériter la peine de mort. »( Saint Thomas pour l’an 2000)

Ces réactions en disent long sur la déformation intellectuelle dont nombre de nos contemporains ont été les victimes. L’inconsistance argumentative de ces courriers de lecteur, l’esprit moutonnier, l’orgueil de l’ignorant qui se prend pour un sage qui s’en dégagent montrent que lorsque le Christ décidera de mettre un terme à cet épisode meurtrier, destructeur de l’intelligence qu’est notre extrême modernité, nombreux sont ceux qui seront surpris.
Julien Gunzinger sur le blog ESCHATON

samedi 23 juin 2012

Les "scandaleuses béatitudes" de l'Eglise moderne

Les moeurs changent, parait il ! Mais je doute que ces changements soient tous nécessaires, surtout lorsqu'ils touchent aux fondements mêmes de la vie catholique. La crise de l'Eglise est étroitement liée à l'immersion du "modernisme" dans une religion de tradition !
Se mettre à la portée du monde d'aujourd'hui, n'est ce pas, insidieusement renoncer à continuer à porter l'esprit qui a traverser les siècles afin de s'adapter aux "modes" ?
L'Eglise Catholique a été investie par de curieux courants ces dernières années. Même les Pontifes ont réalisé l'erreur, sans pour autant intervenir à contre courant...
Mais qui  était derrière cette nouvelle lecture qui se fit alors des textes sacrés ? Qui a décidé de mettre en rancart "cet esprit d'un autre âge" qui rejetait les choses du sexe ? Qui a décidé que, décidément, la religion catholique devait servir l'homme et non Dieu ?
Qui ?
Et pourquoi ?
" NOUS AUSSI, PLUS QUE QUICONQUE NOUS AVONS LE CULTE DE L'HOMME. "
(Paul VI, Discours de clôture du Concile, 7 décembre 1965)

«La fumée de Satan s’était répandue dans le Temple de Dieu à la suite du Concile Vatican II. On croyait qu’après le concile le soleil aurait brillé sur l’histoire de l’Église. Mais au lieu de soleil, nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l’incertitude ».   (Paul VI, Homélie du 29 juin 1972).
« Ne vous laissez par séduire ; on ne se moque pas de Dieu
Ce qu’un homme sème, il le récoltera.
Qui sème dans la chair, récoltera de sa chair la corruption ;
Qui sème dans l’Esprit, récoltera de l’Esprit la vie éternelle.
»
(Galates 6, 7-8)
« Je suis par la chair esclave du péché. »  (Romains 7, 25)


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De grands cris semblent retentir à présent dans toute la catholicité moderne :
« Qu'est-ce que l'amour ? le plaisir ? l'orgasme ? Comment faire jouir par l’art des caresses intimes ? Que dit véritablement la Bible sur les relations sexuelles? Les fameux ‘‘tabous judéo-chrétiens’’ existent-ils vraiment ? Comment le plaisir sexuel peut-il être ‘‘sacré’’ ? Que doit-on penser de la masturbation et de la fellation ? »
Ainsi, n’est-il plus rare de trouver des propos jadis destinés aux lecteurs des ouvrages licencieux et des revues pornographiques sous la plume de très nombreux auteurs prétendument « catholiques », visiblement emportés par une étrange fièvre charnelle qui a gagné le banc et l’arrière banc de l’Eglise conciliaire.
La « sexualité est une merveille » clament sur papier glacé de navrants magazines étiquetés « bonne presse » généreusement distribués par les chaisières, et d’ailleurs aujourd’hui, rajoutent en chœur d’autres voix, souvent des dames du catéchisme troublées par d’anciennes émotions sensuelles refoulées, on devrait avoir la liberté de pouvoir s'exprimer entièrement en ce qui concerne les désirs du corps.
Les vieux tabous et les phobies puritaines qui ont été placés sur le sexe, s’exclament enfin de nombreux clercs, non sans une sourde excitation aisément perceptible derrière un air d’impressionnante autorité, sont erronés, la liberté du plaisir est « normale », naturelle, c’est une chose qui ne doit plus poser de problèmes pour personne, il faut en finir avec une religion culpabilisante – si Dieu nous a donné des organes c’est pour s’en servir !
"L'union des corps par amour est la plus belle prière..."
Il est même devenu courant de constater que l’on explique aux jeunes couples, avec un extraordinaire sérieux et un soupçon de complicité, que le mariage chrétien ne doit plus se limiter à la procréation ; le désir, la jouissance, l’érotisme participent de sa fécondité. On explique même que « la religion chrétienne peut porter le plaisir sexuel jusqu'à des « bonheurs réciproques que l'on n'atteint pas autrement », sous prétexte que la vraie foi embrasse tout l'être humain », s’appuyant, non sans établir des comparaisons invraisemblables, sur le fait que « ce qu'apporte la liturgie (l'offrande de soi et l'accueil de l'Autre), la sexualité l'apporte aussi. »

Il n’est plus rare de trouver parfois des déclarations du type : « l'union conjugale est une liturgie ». Par exemple un prêtre nous explique : « dans mon accueil des couples dans le cycle de la préparation au mariage, j'ai été plus explicite. Je leur ai fait découvrir que l'union des corps par amour est la plus belle prière commune que peut faire un couple, car “il y a plus de joie, dit Jésus, à donner qu'à recevoir”. Ainsi ils louent le Seigneur dans leur plaisir. C'était une bonne nouvelle pour eux. »
On veut bien le croire…
"Ainsi ils louent le Seigneur dans leur plaisir... »
De la sorte on ne s’étonne plus du tout, ou presque, qu’avec une extravagante ardeur, un sexologue catholique comme Olivier Florant, expert dans l’art de réveiller les libidos endormies, nous invite dans un récent ouvrage, rien moins, qu’à célébrer une « liturgie de l’orgasme » qui nous permettra de ne pas « gâcher notre plaisir », puisque ce dernier est, nous dit-il, « sacré et ouvre des horizons qui bouleversent ».
On l’aura compris, les grandes orgues de la « bonne nouvelle orgasmique » soufflent de tous leurs tuyaux, mais ce qui est surtout bouleversant dans ces propos incroyables, flattant, comme cela ne s’était jamais vu dans l’Eglise, les appétits des sens et la concupiscence charnelle qui n’en demandaient pas tant.

Nous assistons donc, un peu surpris et inquiets, à la manifestation quasi officielle de la désorientation totale sur le plan spirituel qui s’est imposée en quelques années avec une folle rapidité, sachant qu’en ces domaines les vertiges de la chair possèdent une capacité foudroyante d’entraînement que traduisent d’ailleurs, chacun selon leurs dons particuliers, d’affligeants propos véhiculés par les innombrables opuscules qui sont distribués actuellement dans toutes les sacristies.
Le dernier en date des ouvrages participant du nouvel élan hédoniste en milieu catholique, qui emporta l’admiration émue des abonnés à « Télérama » à la « Vie » ou « Famille Chrétienne » et « Le Pèlerin », n’est autre d’ailleurs que les ultimes révélations de ce bon abbé Pierre qui, dans un livre qu'il publia sous le titre de – « Mon Dieu, pourquoi ? » , déclara à 93 ans, certes qu'il n'était pas hostile au mariage des prêtres détail presque mineur, mais laissa surtout entendre qu'il avait lui-même eu des relations sexuelles avec des femmes.
Une question ne peut toutefois que surgir en nous devant ce raz-de-marée, que dis-je ce tsunami de libido débridée : d’où provient cet état d’esprit si peu conforme à la tradition spirituelle de l’Eglise qui cependant, s’est lentement imposé et est devenu aujourd’hui le discours dominant au point de s’être largement généralisé ?
Les origines de la crise de l’Eglise conciliaire.
Pour pouvoir répondre à cette interrogation, il faut savoir qu’il y a une quarantaine d’années, sous prétexte de soigner la névrose chrétienne - c’était l’époque de la révolution conciliaire et du triomphe des vues de l’abbé Marc Oraison - on a envoyé des centaines et des centaines de religieuses, ainsi que des moines et des prêtres, en psychanalyse, en thérapie corporelle, en stage de découverte de l’autre par le toucher, etc., conduisant la plupart, après s’être brutalement « réconciliés avec eux-mêmes » en donnant libre cours à leurs fantasmes inavoués et secrets désirs, à défroquer, à vivre des expériences sexuelles soi-disant « refondatrices ».
Cependant, comme il était prévisible, on a rapidement vu tous ces êtres, dégrisés après des périodes plus ou moins longues de dévergondage, s’avouer littéralement cisaillés, mortifiés, fichus sur le plan psychique et spirituel pour le restant de leurs jours, à cause d’absurdes notions qui faisaient l’apologie de la liberté sexuelle décomplexée, notions importées du cerveau malade d’une foule d’analystes spécialistes en sexologie.
Le plus grave, c’est lorsque l’on sait que cet hallucinant travail destructeur, que l’Eglise moderne a laissé faire dans sa folie avec une coupable complaisance, provient d’ouvrages et de méthodes directement inspirés des théories du célèbre Alfred Kinsey (1894-1956) auteur du non moins fameux « Rapport sur la sexualité masculine » (1948) et du « Rapport sur la sexualité féminine » (1953), ancien entomologiste devenu subitement sexologue, père de famille pédophile, sadomasochiste, fraudeur scientifique, machiste, raciste, antisémite et haineusement antichrétien qui, en banalisant toutes les turpitudes sexuelles pour justifier les siennes, a imposé à nos sociétés de nouvelles visions de la sexualité humaine fondées sur l’idée d’une nécessaire destruction des anciennes normes morales.
Ces mêmes « folles visions » libératrices explique également pourquoi il ne fut pas rare de voir dans les séminaires, dans les années 60-70, toujours sous l’influence des théories de Kinsey « qui a enfin libéré l’humanité des tabous d’un autre âge » (sic !), des cours « d’instruction sexuelle » dispensés aux futurs prêtres, cours qui furent consacrés à conférer une « éducation nouvelle » à ces élèves dociles qui se destinaient originellement au sacerdoce, dans le but de les aider à se former une conception moins répressive du corps et les rendre capables de se dégager d’une étroite pudibonderie ridicule en se défaisant de leurs « préjugés » obscurantistes.

On n’eut de cesse de les encourager à être moins sévères face aux plaisirs sexuels, et d’en finir avec la morale castratrice. De la sorte nos jeunes séminaristes, dont les cheveux et les barbes s’étaient rapidement mis à pousser, convertis aux vertus bénéfiques du déhanchement rock’n roll et aux miraculeux pouvoir de conversion des coeurs de la minijupe, se rendirent, avec un enthousiasme certain et une guillerette excitation, en escapades sur les plages, les dancings, les concerts de pop music et les usines, etc., afin d’y rencontrer le « peuple de Dieu » et de marcher avec lui vers une « nouvelle Pentecôte ».
Or ce bel élan « pneumatique » riche en « partages libres entre frères et soeurs » sous-tendu par une intense «communion d’amour avec l’Univers » et une bonne dose de « solidarité prolétarienne », au moment où Johnny chantait sur RTL « Jésus-Christ est un hippie » et que David Berg, plus connu sous le nom de Moïse David, constituait aux Etats-Unis la secte des « Children’s of God », se révèlera être, après quelques années de grande confusion, aidé en cela par l’effondrement du communisme, la récupération des comportements « déviants » par la société de consommation, le triomphe de l’argent roi, le tout télévision et la génération Sida, comme un rêve profondément trompeur et singulièrement illusoire.
Le « vent de folie » de Vatican II
On en viendrait presque, lorsque l’on se remémore l’ensemble de ces éléments qui participèrent à l’esprit « novateur » qui s’abattit sur l’Eglise et qui participa d’un mouvement de fond très puissant, à prendre très au sérieux Paul VI lorsqu’il soutenait, à la fin de son pontificat voyant les terribles effets de la réforme conciliaire qui joua un rôle actif de soutien objectif des thèses les plus révolutionnaires au sein des masses catholiques et du clergé, que la « fumée de Satan s’était répandue dans le Temple de Dieu à la suite du Concile Vatican II » ; rajoutant : « On croyait qu’après le concile le soleil aurait brillé sur l’histoire de l’Église. Mais au lieu de soleil, nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l’incertitude ». (Homélie du 29 juin 1972).
Tout ceci n’est pas pour rassurer, et il faut reconnaître qu’un examen attentif de l’état dans lequel se trouve aujourd’hui la catholicité contemporaine provoque des sueurs froides et des tremblements inquiets à celui qui, tout à coup réalise que les choses sont, hélas ! sans doute beaucoup plus graves que ce qu’il imaginait.

Evidemment le concile Vatican II, qui se déroula presque exactement cent ans après la période de rédaction et de proclamation du Syllabus (1860-1864), survint en une période troublée de grande crise, dans la société qui était traversée, comme nous l’avons vu, par un vent de révolution dans tous les domaines (libération des mœurs, militantisme politique, etc.).
Le drame fut que l’Église se montra extrêmement perméable à ces sirènes, et la convocation de concile servit d’occasion et de prétexte pour que soient proclamées et imposée de grandes erreurs, ensuite propagées en son nom.
Par exemple celui qui était alors le cardinal Ratzinger, dans une interview à L’Osservatore Romano, affirma, en 1984 : « Les résultats qui ont suivi le concile semblent cruellement opposés à l’attente de tous… Il est incontestable que les dix dernières années ont été décidément défavorables pour l’Église catholique ». (L’Osservatore Romano, 24/12/1984 (cf. aussi Joseph, Card. Ratzinger, Vittorio Messori, Entretien sur la foi, Fayard, 1985, p. 30).
Certes, on pourrait épiloguer des heures et des heures sur l’abandon de la tradition liturgique, les défigurations architecturales qui vinrent des prêtres eux-mêmes ! briser des autels vénérables, et encourager leurs ouailles à ce que l’on réduise en cendres les signes de la piété (reliquaires, ex-voto, etc.), ou que l’on vende à des brocanteurs, comme de la vulgaire pacotille, les ornements qui étaient autrefois destinés au service sacré de la messe.

Qu’il s’en soit suivi une chute catastrophique des vocations, la fermeture, les uns après les autres, des petits et grands séminaires, la désertification massive des paroisses, la multiplication des charges confiées à des laïcs ou des diacres incompétents, la déchristianisation générale de la société, les inconduites impardonnables en matières de moeurs de certains ecclésiastiques, les égarements monstrueux imposés dans le domaine pastoral par des curés « dans le coup » bien peu inspirés transformant les messes dominicales en de tristes spectacles de fêtes foraines, etc., tout cela était donc presque logique, malheureusement !
« Tu es Bénis Dieu de l’Univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes »
Tout ceci nous le savons que trop bien et nul ne saurait l’ignorer, il suffit simplement pour en vérifier les négatives retombées, que de fréquenter, à l’occasion d’un événement familial (baptême, communion, mariage ou sépulture), ou des fêtes liturgiques de Noël et Pâques, telle ou telle église, ou même de brancher passivement son téléviseur le dimanche matin à 10h30 sur la chaîne chargée de retransmettre les émissions religieuses, pour constater les manifestations des identiques tendances.

L’abbé Christophe Héry écrit justement à propos de cette révolution liturgique, montrant par ailleurs que la messe de Paul VI reprend l’invocation de Caïn sur les offrandes « Tu es Bénis Dieu de l’Univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes », prière rejetée par Yahvé, au livre de la Genèse : « Caïn offrit à Yahvé le fruit de la terre en oblation […] Mais Yahvé ne regarda pas Caïn et son offrande » (Gn 4, 3) : « Dans la liturgie de Paul VI, c’est surtout la célébration de l’homme qui prévaut, et de son activité, présentée à Dieu comme apte à être agréée, sans référence au sacrifice du Christ. Il n’est question dans ce rite d’offrande que du sacrifice de l’Église, c’est-à-dire des hommes croyants. L’offertoire traditionnel avait pour fonction de joindre l’offrande du labeur des hommes à celle du Christ, au titre d’un sacrifice spirituel associé au sacrifice de la Croix et qui prenait valeur de pénitence par celui-ci.
Dans la liturgie de Paul VI, en revanche, l’homme semble faire seul, par son travail et par la solidarité humaine, le chemin vers Dieu. Il serait aisé de multiplier les exemples d’ajouts et d’omissions dans la liturgie de Paul VI, significatifs d’un changement en profondeur qui ne laisse pas d’évoquer à la fois le déisme et l’humanisme des Lumières. » (Abbé Christophe Héry, La messe des Lumières, Objections - n°5 - avril 2006).
"Il n’est question dans ce rite d’offrande que du sacrifice de l’Église..."
Une inacceptable « nouvelle théologie », hérétique et révolutionnaire
Cependant, et on tarde toujours à vouloir le reconnaître au sein de l’immense majorité silencieuse des fidèles, quelque chose de bien plus grave encore, s’il se peut, que les faits décriés et exposés ci-dessus, s’est produit dans l’Eglise depuis plusieurs décennies.

Ce fait ignoré et dont bien peu sont conscients, consiste en une terrible désorientation doctrinale et spirituelle qui a touché profondément tout le catholicisme moderne, et dont les premiers signes ne datent pas d’hier bien sûr, mais qui, grâce à l’emblématique symbole que représente la réforme engagée et mise en oeuvre après Vatican II, est lentement devenue, en s’imposant, la pensée dominante se donnant comme étant la seule « orthodoxe » et authentiquement d’église, s’appuyant même, extravagant paradoxe pour un courant nourri d’idées ultra novatrices, sur la fallacieuse autorité des actes conciliaires pourtant entachés d’importantes erreurs dogmatiques.
 C’est pourtant dans cette atmosphère délétère pénétrée des rêves illusoires et naïfs du « vivre libre et jouir sans entraves » de l’ère post-hippie et de la messianité politique, à l’intérieur même du mouvement provoqué par ce « vent de folie révolutionnaire qui s’introduisit dans le Temple de Dieu » où il était de bon ton de faire exploser tous les cadres théoriques et moraux antérieurs, que doivent être replacées et situées, les positions doctrinales des derniers pontifes romains portant principalement sur la valeur et la « dignité de l’homme ».
C’est donc dans ce cadre de rénovation doctrinale de l’Eglise qu’il faut situer les 129 discours donnés lors de ses audiences du mercredi dans la salle Paul-VI, de septembre 1979 à novembre 1984, que Jean-Paul II consacra à ce qu’il nomma « la théologie du corps », et que George Weigel n’hésite pas à considérer comme « une des plus audacieuses reconfigurations de la théologie catholique depuis des siècles [...] une sorte de bombe à retardement théologique réglée pour exploser, avec des conséquences considérables, sans doute au XXIe siècle » (Witness to Hope, pp. 336, 343).

 « l’acte sexuel est le langage authentique des personnes » (Jean-Paul II, Théologie du corps, Cité du Vatican, 22 août, 1984)
Une « bombe à retardement théologique réglée pour exploser »
Le terme « bombe à retardement théologique » est d’ailleurs parfaitement exact, tant le chef de l’Eglise catholique d’alors, cela dit avec respect sans vouloir attenter à la haute valeur de sa personnalité et son rôle majeur du point de vue politique et le sens traditionnel de certaines de ses positions, affirma sans complexe au cœur de saint Pierre à Rome que « la sexualité est un chemin privilégié pour comprendre le mystère de l’être intime de Dieu à travers le don absolu de soi-même », insistant sur le fait de façon démentielle et impie, que « l'acte sexuel s’inscrit dans une véritable relation d'alliance qui constitue l'image par excellence des relations qu'entretiennent les trois personnes de la Trinité divine. Le Père, l'Amour donné ; le Fils, l'Amour reçu ; l'Esprit saint, l'Amour transmis. »
Jean-Paul II se risqua même à soutenir de façon délirante, en contradiction avec tous les enseignements de la tradition ascétique et mystique, sacralisant de manière inimaginable de la part d’un pontife l’acte sexuel, que « l’homme est devenu image et ressemblance de Dieu non seulement à travers sa propre humanité mais aussi à travers la communion de personnes que l’homme et la femme forment dès l’origine. » (Théologie du corps, 14/11/1979).

Ainsi, pour celui qui sous le nom de Karol Wojtyla avait déjà longuement exploré ces sujets délicats, défendant ce qu’il appela « la signification nuptiale de notre corps », conférera une dimension de quasi infaillibilité à ses problématiques visions lorsque, sous le nom de Jean-Paul II, il soutint que par l’union sexuelle le corps parle un langage, puisque « l’acte sexuel est le langage authentique des personnes » (Théologie du corps 22 août, 1984), propos qui résumaient son souci permanent de démontrer que ce qui fait la « dignité de l’homme » c’est justement la « dignité de sa chair, vieux concepts plus que contestables, mais qui avaient déjà poussé Paul VI à écrire l’encyclique « Humanae Vitae » dans laquelle il affirmait : « L’homme et la femme expriment par le langage de leur corps le dialogue qui, (selon Genèse 2 :24,25), a son origine au jour de la création. »
L’hérésie wojtylienne, qui est aussi l’hérésie conciliaire, et l’hérésie de toute l’Eglise moderne dans son ensemble, est d’abord de nature philosophique, puisque c’est un « naturalisme » teinté de néothomisme qui inspire son éthique sexuelle et humaine. N’oublions pas que Karol Wojtyla est un penseur appartenant à la famille intellectuelle de la phénoménologie, mais à l’inverse d’Edith Stein, qui partira de la phénoménologie pour aboutir au néothomisme, il partira malheureusement du thomisme, qu’il élargira en y intégrant le « point de vue » phénoménologique de la conscience de l’homme.

Karol Wojtyla s'inscrit donc clairement dans un horizon philosophique phénoménologique puisque, après la guerre, envoyé à l’école théologique de l’Angelicum à Rome pour ses études doctorales et ayant soutenu en 1948 sa thèse en théologie, il reprendra ses études philosophiques jusqu'en 1953, où il soutint à l'Université de Lublin une thèse consacrée à l'éthique phénoménologique de Max Scheler, intitulée « Mise en valeur de la possibilité de fonder une éthique catholique sur la base du système éthique de Max Scheler », développée plus tard dans son livre « Personne et Acte ».
"Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. ”
(Mgr. Karol Wojtyla)
La manifeste erreur anthropologique et la fausseté radicale de la christologie ésotérique de Karol Wotyla
Or, l'erreur anthropologique provenant d’une conception phénoménologique erronée qui se trouve à la base des thèses de Karol Wotyla, consiste en une inexactitude christologique dont la gravité est extrêmement importante sur le plan des conséquences puisque, dans sa vision, se servant de la dualité des natures dans Jésus-Christ, Jean-Paul II en est arrivé à inférer en vertu de la “communication des idiomes ”, les attributs de la nature divine à la nature humaine dans le Christ, pour ensuite considérer qu’ils lui appartiennent en propre, et donc, par cette appartenance, l’étendre à tout homme en tant qu’il est homme – ce qui apparente objectivement cette position aux visions panthéistes du new âge – sachant que le jeune Karol Wojtyla découvrit la théosophie de Rudolph Steiner à Wadowice où il rencontra Mieczyslav Kotlarczyk, metteur en scène féru d’occultisme qui développait, par ses références, allant de la linguistique de Otto Jespersen à la tradition kabbaliste hébraïque d’un Ismar Elbo-gen, une dramaturgie ésotérique.

Wojtyla ira jusqu’à préfacer un livre de Kotlarczyk et prêcher à ses funérailles. Lorsqu’il évoque cette période Jean-Paul II écrit : « C’était une mission, une vocation; c’était le sacerdoce de l’art. Les acteurs, en tant que «prêtres de l’art», dotés d’une force illimitée pour renouveler le monde, pour refaire l’humanité entière, pour guérir la morale à travers la beauté prêchée, transmettaient les plus hautes valeurs métaphysiques.
Telles étaient les idées chantées par l’ «archiprêtre» Kotlarczyk » (in « Pierre m’aimes-tu ? », p. 64).
Jean-Paul II cherchera il est vrai de nombreuses fois à dissimuler la nouveauté de sa pensée, en citant inlassablement afin de conférer un vernis de crédibilité à ses thèses, une phrase du paragraphe 22 de la Constitution conciliaire « Gaudium et spes » selon laquelle « le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme par son Incarnation ».

Mais ce que l'on sait moins, et que l'on évite évidemment de trop mettre en lumière, c'est que cette phrase a été introduite dans le schéma conciliaire sur proposition de Mgr Karol Wojtyla lui-même, alors archevêque de Cracovie !
De la sorte en citant continuellement « Gaudium et spes 22, 2 », faute de trouver le moindre fondement à une telle pensée dans la Sainte Écriture ou dans les Pères de l’Église, Jean-Paul II, tout au long de son pontificat, se citait donc lui-même !
De la conjugaison de ces deux erreurs, anthropologique et christologique, résulte une idée: selon la doctrine de Jean-Paul II, qui a pu affirmer en effet dans une allocution, se citant lui-même : « Le concile Vatican II l’a rappelé avec acuité : “ Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. ” ».

Et nous retrouvons, encore et toujours ce dogme impie et hérétique de « l’homme-dieu » qui conduit à la divinisation de l'homme en tant que tel, c'est-à-dire du seul fait qu'il soit homme (la fameuse « dignité de la chair »), et à la naturalisation de Dieu dont les échos se font sentir dans les terribles déviations de l’Eglise d’aujourd’hui.
On est en présence ici, comme on le constate, de tous les éléments propres à définir une hérésie : appropriation et réinterprétation du rôle et de la personne du Christ, dévolution à l’homme des idiomes propres à la Divinité, aboutissant concrètement à une naturalisation du surnaturel, et surnaturalisation du naturel, dérive hérétique qui se rapproche des thèses panthéistes des Nicolaïtes ou des Ubiquitaires soutenant que Jésus-Christ était formellement présent partout et en tous par communication de son essence, selon les seules vertus de la nature humaine, thèses qui se retrouvent pourtant dans tous les textes et ouvrages publiés s’appuyant sur les théories wojtyliennes.

"Rien de ce que nous faisons avec notre corps n'est étranger à notre foi."
De la « dignité de la chair » à sa « divinisation » par l’orgasme
De la sorte, par un glissement stupéfiant, le corps de l’homme étant pourvu des attributs d’une improbable « dignité divine » nous subissons la dictature des sens et l’impératif de la jouissance auxquels il nous faudrait impérativement parvenir, et que les magazines chrétiens nous vendent comme une obligation absolue, ceux qui ne sont pas de cet avis étant stigmatisés, montrés du doigt, invités à aller se faire soigner chez les nouveaux gourous catholiques du sexe dont les cabinets prospèrent à grande vitesse.

Cette dictature impérative de la jouissance a atteint une telle dimension qu’aujourd’hui l'inflation du plaisir est même remise en question par de nombreux auteurs, parmi lesquels Jean-Claude Guillebaud qui n’hésite pas à parler d’une « immense corvée de plaisir ». Nous serions ainsi passés de « la libération des plaisirs à l’injonction [du plaisir] ».
Raoul Vaneigem écrit : « Le plaisir obligatoire remplace aujourd’hui le plaisir prohibé. La jouissance s’affronte à la façon d’un examen, avec échec ou réussite à la clé. Boire, manger, s’adonner à l’amour participe désormais des ornements de la bonne réputation. Pour le brevet de radicalité, indiquez ici la moyenne horaire de vos orgasmes ! … On se jetait jadis sur les plaisirs comme en un combat sans espoir. Maintenant ce sont les plaisirs qui se jettent sur nous ». (Cf. J.-C. Guillebaud, « La tyrannie du plaisir » p.109)
Quelques exemples, parmi des centaines d’autres, relativement emblématiques des conceptions répandues un peu partout dans la catholicité moderne, illustreront cette dérive démentielle dont celui-ci, dans «Le Pèlerin», ce qui laisse rêveur lorsque l’on se remémore ce que fut ce magazine :
- « Dieu est-il contre le sexe? Ce serait difficile puisque c'est lui qui l'a créé ! (…) Nous avons été marqués par des siècles de méfiance et de puritanisme mais il ne faut pas mêler la Bible à tout ça.

Pour la Bible, l'être humain est créé sexué. Il a un corps et c'est ce corps qui entre en contact avec Dieu, c'est ce corps qui est appelé à être sauvé, qui est appelé à s'unir à d'autres (…) c’est dans l’acte sexuel que cette union prend le plus fortement sens. Rien de ce que nous faisons avec notre corps n'est étranger à notre foi. N'oublions qu'au au cœur de l'Ancien Testament il y a ce magnifique chant d'amour très sensuel le Cantique des Cantiques (…) Nous avons encore du chemin à parcourir pour développer, dans le cadre du couple, une vraie culture érotique ». (Marie-Noëlle Florant, conseillère conjugale).
- « Si nous accueillions réellement, à l'intime de notre être, la grâce régénératrice, nous serions transformés et capables de vivre une totale communion des personnes, y compris dans son incarnation la plus physique, et de signifier ainsi la parfaite Communion des Personnes Divines. » (Ibid.)
Pélerin.info
On assiste ainsi à une célébration satisfaite de la chair et des corps aux désastreuses conséquences car oublieuse du fait que le monde dans lequel nous nous trouvons n'est pas dans l'état qui était originellement le sien, puisque nous sommes dans un monde abîmé par le péché d'Adam et même maudit à cause de lui :
« Maudit est le sol à cause de toi ; tu mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie. Et il te fera germer des épines et des ronces... » (Genèse 3, 17-18), sans compter qu’il fut souillé par le crime de Caïn, puis noyé lors du Déluge, et enfin divisé en langues multiples après Babel (Genèse 11, 1-9), d'où ce rappel formel des Ecritures : «N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. » (1 Jean 2,15) ; « Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu. » (Jacques 4, 4).
Le monde, rappelons-le, au moment de l'injonction divine : « soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre », ne connaissait originellement ni le péché, ni la mort, ni la maladie, ni la division, ni le crime, ceci expliquant pourquoi la réalité existentielle que nous subissons pour notre pénible honte, résultant d'un dégradation survenue à la suite des actes malsains, répétés et reproduits de génération en génération, d'une humanité insoumise, est à présent dans un état de profonde corruption, ainsi que le martèle avec une souveraine lucidité l'apôtre Paul face à l'hédoniste aveuglement des païens :

« Car nous savons que toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu'à maintenant ; et non seulement elle, mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes attendant l'adoption, la délivrance de nos corps. » (Romains 8, 22-23).
Au prétexte que le Christ s’est incarné et est venu habiter parmi nous, quelques piètres penseurs, enseignants et thérapeutes en goguettes s’imaginent qu’il nous faudrait, tout à coup, poussés par un retour des vieilles tendances naturalistes qui ne demandent qu’à refaire surface, nous mettre à nous extasier de nos corps et à exprimer des cris de joie d’être « couverts de peaux de bêtes » (Genèse 3, 21).

Curieuse conception du sens de la Rédemption !
Notre « Royaume n’est pas de ce monde » et notre vocation est céleste
Rappelons que le Royaume de Dieu, le Royaume des Cieux, n'est pas de ce monde, la « vocation », la « délivrance » et le « salut » du chrétien ne sont pas d'ordre temporel, humain, mais d'ordre religieux et transcendant :

« Car notre citoyenneté est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ » (Philippiens 3,20) ; « C’est pourquoi, frères saints, participants à l’appel céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession » (Hébreux 3,1).
Les communications de l’Éternel à Israël en tant que nation, avaient trait à la terre. S’ils demeuraient fidèles et obéissants, la grandeur, les richesses et le pouvoir terrestre leur étaient assurés :

« L’Éternel, ton Dieu, te fera entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux, d’eau, de sources, et d’eaux profondes… un pays de blé, et d’orge, et de vignes, et de figuiers… où tu ne manqueras de rien » (Deutéronome 8, 7-9). ; s’ils étaient infidèles et désobéissants, la nation serait dispersée par toute la terre (Deutéronome 28, 64).
Mais l’Écriture fait mention d’un autre corps, l’Église, qui elle aussi a des relations particulières avec Dieu et a reçu de Lui des promesses spéciales. Mais elle est très différente d’Israël :
* Pour Israël l’obéissance est source de grandeurs et de richesses terrestres ;
* l’Église, par le Christ, est uniquement rattachée aux choses spirituelles et célestes.
Ainsi à l’inverse des aspirations purement charnelles des hébreux, les « béatitudes » de la Nouvelle Alliance sont toutes situées dans le Ciel.

En effet, les bénédictions promises à Israël étaient essentiellement terrestres, mais nous sommes sur cette terre, en tant que chrétiens, en attente du Royaume, non pour chercher à reproduire au Ciel nos activités d’ici-bas par une distorsion anthropomorphique du divin, ou tenter d’imaginer vainement ce que sera notre vie post-mortem par des supputations emplies des rêves de ce monde, mais en laissant nos esprits en repos sur ce sujet, et surtout nous mettre dans les dispositions requises pour rejoindre, le jour venu, notre véritable patrie céleste.
Jésus a dit à ses disciples : «Je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais... je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean 14, 3).

L’avenir des croyants est donc entièrement céleste et il doivent se préparer dès ici-bas à cette destination. Prétendre qu’ils ressusciteront ou vivront éternellement sur la terre, ou dans le ciel, dans un « corps de chair et de sang » est en contradiction formelle avec l’Écriture, c’est un mensonge.
Laissant le chemin de séparation du monde à la suite du Seigneur selon la vocation céleste qui s’impose à chaque fidèle, les théologiens modernes, par l’effet d’une néfaste désorientation naturaliste impie, se sont servis, en ayant perverti leur foi, des textes de l’Ancien Testament pour justifier nombre de leurs dérives doctrinales et changer les bienheureuses promesses de l’Evangile, toutes emplies de bénédictions spirituelles, en de « scandaleuses béatitudes charnelles » alors que notre fin et notre destination sont de nous attendre au Ciel :

« Les élus participeront de la nature de Dieu ; ils y participeront pleinement et parfaitement. Car Dieu par la lumière de sa gloire, se montrant clairement aux bienheureux, les changera en lui-même, afin de se les rendre semblables, c’est-à-dire glorieux. Le terme de toutes les actions et de toutes les contemplations des élus de l’Eternel est la déification : ils deviendront en Dieu ce que le fer devient au feu. » (Cornelius a Lapide, Commentaire sur l’Ecriture Sainte, t. I, p. 295).
Alors en ce qui ne sera ni un temps, ni un lieu, mais un état inconcevable, inaccessible à nos pauvres facultés limitées et imparfaites :
« Dieu se reposera comme au septième jour, lorsqu’il nous fera reposer en lui, nous qui serons ce septième jour. (…) C’est là que nous nous reposerons et que nous verrons, que nous verrons et que nous aimerons, que nous aimerons et que nous louerons. Voilà ce qui sera à la fin sans fin. Et quelle autre fin nous proposons-nous que d’arriver au royaume qui n’a point de fin? » (S. Augustin, La Cité de Dieu, ch. XX.)

"Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi" - (Jean 14, 3)

Notes.
1. O. Florant, « Ne gâchez pas votre plaisir, il est sacré: pour une liturgie de l'orgasme », Presses de la Renaissance, 2006.

2. « Si vous voulez comprendre la révolution sexuelle et le déclin moral de l’Amérique au cours du demi-siècle écoulé, il vous est tout simplement impossible de ne pas tenir compte d’Alfred Kinsey. En résumant le travail considérable du Dr Judith Reisman, Susan Brinkmann, une journaliste primée, apporte au lecteur un aperçu sur le monde inquiétant des recherches de Kinsey en matière de sexe. Fondée sur une méthodologie erronée, sur des renseignements défectueux et des "expérimentations" sexuelles criminellement imposées à des adultes, des adolescents, des enfants – jusqu’à des nourrissons –, la conception pervertie de Kinsey sur le sexe continue à affecter quasiment tous les aspects de notre culture.
Elle s’est infiltrée dans nos couples, dans nos familles, dans nos écoles, dans nos hôpitaux, et même dans nos églises. Pendant une période de ma vie, j’ai fait miennes certaines des forgeries dont Kinsey et ses épigones étourdis promouvaient la "normalité". Mais si la sexualité permissive était la norme – la manière dont elle " devrait être " – et si toute retenue relevait de tabous religieux d’un autre âge, pourquoi, alors, mes "libertés" sexuelles me causaient-elles – ainsi qu’à d’autres – une telle souffrance ?
J’ai commencé à me poser ces questions alors que je poursuivais mes études supérieures, réfléchissant sur ces cœurs blessés, ces corps malades, ces vies brisées qui étaient – en grande partie à cause de Kinsey – un aspect "normal" de la vie de nos turnes. » (Christopher West, 20 sept. 2004)
3. David Brandt Berg (1919-1988), prophète incestueux et pornographe, qui poussa jusqu’à la prostitution sacrée ses adeptes est le fondateur, mieux connu sous les noms de “Père David” ou encore de “Moïse David”, de la secte des « Enfants de Dieu ».
Il fut un temps pasteur dans une communauté de “l’Alliance chrétienne missionnaire” en Arizona. Ensuite, il commença dans les années 50 à travailler pour l’évangéliste Fred Jordan en présentant et animant des émissions à la TV. En 1966, il quitta Jordan et reprit un ministère itinérant accompagné de son épouse et de ses quatre enfants. Deux ans plus tard, il se fixera à Huntington Beach et se lancera dans un travail d’évangélisation parmi la jeunesse révolutionnaire. C’est la “Révolution pour Jésus” qui verra des milliers de jeunes vont se convertir. Toutefois, rapidement une dérive verra le jour, et ce mouvement prometteur déviera radicalement vers le sectarisme. Au printemps 1969, un long exode tout au travers des Etats-Unis et du Canada est entrepris. En 1970, accompagné de sa secrétaire Maria, Moïse David part pour l’Europe afin d’y implanter des « colonies ». Les nombreuses colonies sont soudées les unes aux autres par les lettres de Berg, Moïse David, qui deviennent littéralement la Parole de Dieu pour notre époque. En février 1978, le nom de l’organisation est changé. Les “Enfants de Dieu” deviennent la “Famille d’amour”. La théologie de la secte se focalise bien sûr sur la personne de David Berg. Il aurait été, à l’instar du Baptiste, rempli du Saint-Esprit dès le ventre de sa mère et serait en fait le prophète des derniers temps ! (Lettre du 20 juin 1971, par. 2). Se signalant par une doctrine sexuelle très libre, Moïse David qui encourageait à la masturbation, à la fellation, à l’échangisme, poussera même ses disciples féminins, pour être plus efficaces dans leur évangélisation, à la prostitution organisée.
Quelques extraits des édifiantes déclarations de Moïse David :
« Ton corps est l'amour de Dieu, ton sexe est l'amour de Dieu. » (Moïse David, Lettre DS N° 699, 1972)
« Dieu lui-même a dû avoir des relations sexuelles avec Mère Marie afin d’avoir Jésus. » (Lettre du 27 mars 1973, § 71.)
« Il n’existe aucune raison qu’il y ait eu de relations sexuelles avec Marie et Marthe ! Et il en a eues ! Parce que je l’ai vu une fois faire l’amour dans une vision. » (Lettre de mai 1976, § 47, 48.)
« L’adultère ne doit plus être considéré comme un péché ! » (Lettre de janvier 1978, § 41.)
4. Il n’est pas interdit de supposer que les Pères conciliaires de Vatican II se sont donné pour tâche d’effacer ce qu’ils considéraient à leurs yeux comme le “ honteux ” souvenir du « Syllabus » afin de rendre l’institution ecclésiale plus conforme aux exigences du monde moderne. Cette opposition apparaît clairement si l’on compare la dernière proposition du « Syllabus » (qui écarte tout devoir de réconciliation entre le pape et le monde moderne) au mot d’ordre de l’aggiornamento qui veut ouvrir l’Eglise au monde comme le montrent les déclarations affligeantes de « Gaudium et Spes ».
5. Une anecdote est particulièrement révélatrice de l’état d’esprit de Karol Wojtyla quelques années avant de devenir le Pape Jean-Paul II. La version polonaise de son livre « Amour et responsabilité » comprenait un appendice intitulé « Sexologie et morale ». Lorsqu’il s’est agi de publier la traduction française, c’est le Père de Lubac qui avait été pressenti pour en rédiger la préface. Mais certains se sont sentis bien avisés de lui suggérer de demander que l’appendice en question soit retiré de l’édition française au motif que les questions qui y étaient abordées étaient tellement concrètes qu’elles semblaient en deçà de la dignité des prêtres et des évêques. A cela Karol Wojtyla s’est opposé farouchement en affirmant que les pasteurs devaient pouvoir parler avec simplicité du désir et de la satisfaction sexuelle avec leurs fidèles, sauf à ne pas être à la hauteur des exigences de leur mission. Et que s’il se trouvait des prudes pour s’en offusquer, c’était tant pis pour eux !
6. Le groupe polonais auquel fut lié intellectuellement Karol Wojtyla, avec Przywara et Ingarden, est un médiateur historiquement crucial pour les phénoménologues de Göttingen et pour Max Scheler. Karol Wojtyla sera formé à cette école extrêmement riche, pépinière de la philosophie contemporaine, puisque s'y mêlent des confluents brentaniens (les analyses de l'intentionnalité par Kazimir Twardowsky) et husserliens, avec des traditions scolastiques et logiciennes puissantes, et dont on retrouve l’héritage jusque chez des logiciens israéliens comme Yoshua Bar-Hillel, à l'Université de Jérusalem.
7. Ainsi dans l’encyclique "Redemptor hominis", la référence reviendra à quatre reprises.
On remarquera d'ailleurs qu’au paragraphe n° 13 la restriction “ en quelque sorte ” a disparu :
- « Jésus-Christ s’est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère de la Rédemption. »
Le théologien privé, Karol Wojtyla, confond en réalité la nature et la grâce, la vie humaine et la vie divine, l’une étant “ en quelque sorte ” présente à l’autre, selon lui, en tous et pour toujours, comme il le répète clairement au paragraphe 14 de "Redemptor hominis" :
« Le Christ est en quelque sorte uni à l’homme, à chaque homme sans aucune exception, même si ce dernier n’en est pas conscient. » L’absence de toute condition à l’union de tous au Christ, et donc au salut de tous, conduit à l’affirmer comme donné à tous, sans distinction de religion. « L’événement de la Rédemption est le fondement du salut de tous », écrira Jean-Paul II dans son encyclique "Redemptoris Missio", citant à l’appui de cette affirmation son encyclique inaugurale "Redemptor hominis" : « Parce que chacun a été inclus dans le mystère de la Rédemption, et Jésus-Christ s’est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère. » On peut affirmer que cette pensée a gouverné tout le pontificat de Jean-Paul II, jusqu’à son ultime Lettre apostolique "Mane nobiscum" du 7 octobre 2004, instituant l’année de l’Eucharistie :
« En Lui, Verbe fait chair, se révèle en effet non seulement le mystère de Dieu, mais le mystère même de l’homme. Parce que dans le Christ la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même, cette nature a été élevée en nous à une dignité sans égale. Car, par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme (G. S. 22, 2). »
8. Il n'y a pas que dans Gaudium et spes que Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II, a introduit des thèses naturalistes hérétiques portant sur une abusive « communication des idiomes » entre le Verbe incarné, Dieu fait homme, et tout homme ; comme si, du seul fait que Dieu s’est fait homme, l’homme était devenu Dieu. Dans une autre encyclique (Dominum et vivifican-tem, 18 mai 1986), Jean-Paul II affirme la prétendue habitation de l’Esprit Saint « dans le cœur de chaque homme ». Le Saint-Esprit « est donné aux hommes. Et de la surabondance de ce Don incréé, chaque homme reçoit dans son cœur le don créé particulier par lequel les hommes deviennent participant de la nature divine. Ainsi, la vie humaine est pénétrée de la vie divine », écrit-il d'une manière stupéfiante. Et il y a de quoi sursauter à une telle proposition car dire que Dieu « s’est fait proche de chaque homme » en prenant chair dans le sein de la Vierge Marie, est une chose. Dire qu’il « s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » en est une autre. Cette affirmation, extraite de « Gaudium et Spes », respire en réalité positivement l'hérésie, symétrique de l’hérésie nestorienne, mais de sens contraire dont les conséquences désastreuses sur les folles affirmations de certains est d'une claire évidence. Nestorius niait toute « communication des idiomes », ou échange entre le Fils de Dieu et le Fils de Marie, de leurs attributs et opérations propres, de telle sorte qu’il niait la maternité divine de Marie. Le concile d’Éphèse l’a condamné en 431, en proclamant la Vierge Marie “ Mère de Dieu ”, Theotokos. Puisque Marie a donné naissance à Jésus de Nazareth, elle est Mère de Dieu, car Jésus est Fils de Dieu, Dieu lui-même. La nouvelle hérésie, introduite au concile Vatican II par le jeune archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla, consiste, au contraire de l’ancienne, à affirmer une abusive « communication des idiomes » entre le Verbe incarné, Fils de Dieu fait homme, et tout homme ; comme si, du seul fait que Dieu s’est fait homme, l’homme était fait Dieu !
9. Voici quelques lignes, tirées d’un texte de référence, capables de nous être très utiles : « Ni les saintes Écritures, ni les théologiens ne donnent une lumière suffisante permettant de décrire de façon juste la vie à venir après la mort 4659; entre la vie présente dans le Christ et la vie à venir il existe un lien fondamental et une grande différence 4659. »
10. Le peuple d’Israël, seul, a reçu des promesses de bénédictions concernant un royaume sur la terre, et il ne faut jamais confondre Israël et l’Église ; ils ne sont pas interchangeables et Dieu accomplira ses plans à l’égard des uns et des autres, à l’heure qu’il choisira. On peut de la sorte dire sans se tromper que la judaïsation de l’Église moderne, c’est-à-dire l’adaptation de l’église de l’Écriture aux promesses réservées à Israël, a plus fait pour pervertir sa mission et la détruire spirituellement, que toutes les autres causes combinées.

Article de Zacharias sur le site LA QUESTION - lien http://www.la-question.net/

mardi 19 juin 2012

Saint Pie X et le rosaire


Saint Pie X fit une large part à la piété mariale dans sa vie personnelle et dans son action pontificale. Voici, parmi tant d'autres, le témoignage de son valet de chambre : quand il sortait, il se promenait environ une petite heure en récitant son rosaire...
De Monseigneur Bessan : il était très dévot à la Madone. Tous les jours ; il récitait en son honneur le saint rosaire. Il tenait très souvent des discours très efficaces sur la Madone.
De Monseigneur Merry del Val : ses deux grandes dévotions étaient envers le très saint sacrement et la Madone...
Durant sa promenade (dans les jardins du Vatican), il avait coutume de faire une visite à la chapelle Notre Dame de Lourdes, inaugurée sur son ordre. Rentré chez lui, il disait son bréviaire et le rosaire avec ses familiers.
Des pèlerins de Rome ont raconté avoir entendu et vu Saint Pie X récitant le rosaire à haute voix dans la basilique Saint Pierre, au milieu de groupes de fidèles.
Un témoin raconte : ce soir de 1908, veille de la fête des saints apôtres, suivi d'un cortège d'une vingtaine de ses familiers, le pape descendit prier à la Confession. C'est le chapelet qu'il récite. Sa voix, admirable de plénitude et de profondeur, évoque avant chaque dizaine un mystère de gloire et de souffrance. Et je sens comme jamais tout ce qu'il y a de beauté, de puissance, dans la répétition et le dialogue, ces deux éléments de la prière...
Par un décret en date du 13 Novembre 1907, il étendit au monde entier la fête de Notre Dame de Lourdes et ordonna qu'elle soit célébrée chaque année le 11 Février.
"Pape de l'Eucharistie" Saint Pie X fut aussi le pape de la Vierge Marie, Mère du Dieu de l'Hostie.
" Pour restaurer toute chose dans le Christ, nombreuses sont les choses que nous désirons ardemment voir conservées et accrues. Et tout d'abord, nous pensons que doit l'être la piété envers l'auguste et toujours Vierge Mère de Dieu, Marie. Dès qu'elle aura poussé de profondes racines dans les âmes, il n'y aura aucun fruit de vertu et de sainteté qui ne corresponde aux fatigues du laboureur ".   (21 Novembre 1904)