La journée a passé, le temps s’est écoulé. Heure après heure, le soir est arrivé. Il ne reste plus beaucoup de temps avant le couchant. C’est donc le moment ultime pour penser tout ce qui doit être pensé, pour dire tout ce qui doit être dit…. Il faut boucler sa journée comme on boucle sa valise, prêt à partir pour le grand voyage. Encore un peu de temps et le jour s'en ira .... C'est l'heure bleue. Le mouvement du monde se calme, le soleil se cache. Je partirai avec le couchant.

mercredi 25 avril 2012

Prémices inquiétantes

Le sentiment de vivre une avant-guerre nait quelques temps avant la guerre. Ce n’est pas une période que l‘on définit et caractérise pendant ou une fois la guerre terminée, non, curieusement, il arrive un moment où l’on « sait » que l’on y est, que nous sommes en avant-guerre.
« Il est loin mon pays, il est loin… ». La belle chanson de Claude Nougaro sonne aux oreilles, avec ses paroles justes et ses mélodies profondes. Oui, il est loin mon pays, il est loin… Mais je ne parle pas de Toulouse, non, je parle de la France. La France, ma France, qui s’éloigne, qui se dissipe, qui se néantise…
Peu à peu, jour après jour, semaine après semaine, l’irrésistible déclin s’affirme avec ses signes qui ne trompent pas, ces nouvelles idoles de notre temps, ces « idées » en vogue, cette dénaturation de notre peuple… Car, n’en déplaise à certains, il y a un peuple français, une nation française. Oui, la France n’est pas un vulgaire terrain de camping où n’importe quel vagabond, apatride, mondialisé peut poser ses valises et vivre des grasses subventions qui lui sont accordées en priorité en raison de « critères sociaux » ; subventions financées par le contribuable français, soit dit en passant.
 Malheureusement, la République a réussi à faire du territoire national un terrain de camping. Un lieu où plus rien ne nous lie les uns aux autres, où chacun amène son bout de territoire d’origine, sa culture d’origine, sa langue d’origine, ses coutumes d’origine... bref, un territoire qui ne signifie plus rien car constitué d’un agglomérat bigarré d’individualités ou de communautés disparates et jamais unies par un sentiment d’appartenance à une nation commune, avec une histoire commune, une langue commune, un futur commun.
Il y a deux catégories de satisfaits dans cette situation de délitement généralisé de la nation, en dehors de ces populations allogènes qui ne sont en définitive que des jouets, des victimes, d’un monde qui les dépasse et dont ils essayent de tirer profit (c’est humain) :
a) une gauche qui pense voir dans ces populations un nouveau lumpen prolétariat entrant dans les schémas d’un marxisme de Bobos, une masse qui serait un des leviers pour accéder au pouvoir et le conserver.
b) il y a aussi les capitalistes libéraux, lesquels récoltent les bénéfices d’une situation permettant un dumping social, avec des salaires revus constamment à la baisse, des emplois précaires et sous-payés, des conditions sociales qui se dégradent et qui font penser de plus en plus au XIXème siècle, sans oublier la désagrégation de la communauté nationale. Ce délitement permettant un nivellement généralisé de la population à même de satisfaire aux critères marchands (standardisation des produits, etc.), bref, la mise en place d’un marché mondial où l’espace français n’est qu’une zone géographique parmi d’autres, sans aucunes particularités, spécificités, sans aucun « génie » propre.
Le système capitaliste, dans un avenir proche, va irrémédiablement et totalement faillir, conduisant le monde au désastre. Il y a déjà des prémices.
Oui, nous sommes entrés en avant-guerre ! Qui le sait, qui le dit ?
Dans moins de dix ans, nous connaîtrons un conflit majeur qui changera radicalement la face du monde et ses structures actuelles. La guerre, c’est la porte de sortie programmée des libéraux-capitalistes qui gouvernent le monde ; comme d’habitude, ils remettront ainsi à zéro les compteurs de leur système économico-politique, ceci au prix de millions de morts, de sang et de souffrance. Les tenants de cette idéologie mortifère sauront préserver leur mise : ils ont déjà préparé leur avenir, celui de leurs enfants. Ici et là dans le monde, les membres de cette infime nomenklatura a acheté des terrains, bâti des murs autour de leurs futures résidences, engagé le personnel de surveillance et de protection, bref, ils ont déjà constitué leur espace, celui où ils se réfugieront dès les premiers signes de ce conflit.
Au Sud du Chili par exemple, en Patagonie, il y a ce genre de terrains, avec ces espaces aménagés, ses patrouilles armées, ces dispositions rationnelles…
Géographiquement, cet espace est parfait : loin de tout, à l’abri des futures zones de conflits, bref, un « havre de paix », loin des gémissements d’un monde que ces nantis auront menés à s’entretuer. Et il faut catégoriser la « qualité » de ces nantis : de piètres représentants de l’humanité ! Une brochette d’arrivistes, d’âpres au gain, de méprisants ; des veules, des scélérats, des cloportes !
Mais restons tout de même confiants, consolons-nous ; ce qui est certain, c’est que Dieu n’est pas avec eux…

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