C'est un des gros problèmes que le gouvernement devait prendre en compte en 2011 pour palier aux difficultés croissantes rencontrées par les familles qui doivent prendre en charge leurs "anciens" dans une société où plus personne bientôt n’aura sa place.
Les maisons de retraite font presque l’unanimité tant à déplorer un manque de sérieux et de professionnalisme, que leur cherté et la décontraction de leur personnel. Ce n’est pas une généralité mais beaucoup d’entre elles ne donnent guère satisfaction.
Garder ses parents âgés à la maison n’est pas facile non plus, souvent pour des raisons financières ou de place, sans compter que les générations se juxtaposant, il arrive que certains « enfants » soient eux même trop faibles ou démunis pour se charger de la tache écrasante que représentent les soins aux vieilles personnes.
Voici des témoignages qui nous invitent à nous interroger sur les dispositions que nous pourrions souhaiter prendre pour une fin de vie heureuse, pour nous ou pour nos parents.
En dehors de "la vraie vie" en maison de retraite, par Mireille
Après un accident cardio-vasculaire, nous avons dû placer maman par manque de moyens adaptés à son handicap (locaux, disponibilité, argent). Trouver une maison de retraite est un parcours du combattant et une fois trouvée, on se rend vite compte que, malgré la bonne volonté de tous, il y a peu de temps pour l'écoute des personnes âgées et peu de moyens pour les maintenir encore dans la "vie ordinaire". Surtout si elles sont handicapées : pas de promenade ou de sortie, pour voir une exposition par exemple, car il n'y a pas de véhicule adapté... Du jour au lendemain, ces personnes voient leur vie basculer et il y a beaucoup à faire pour qu'elles puissent vivre encore de bons moments. Elles ont besoin de stimulations pour les maintenir dans "la vraie vie" et éviter de les "gagatiser", ce sont des adultes qui doivent être respectés comme tels.
Des proches traumatisés, des professionnels traumatisants..., par Angélique
Ma mère est atteinte d'une forme de démence aiguë similaire aux maladies de Parkinson et Alzheimer. Elle est depuis peu placée de manière définitive en unité de soins longue durée. Au-delà de la maladie, cette épreuve se divise chronologiquement en deux douleurs distinctes.
Premièrement, entre le diagnostic effectué et son placement définitif, près de deux ans de calvaire pour la famille durant lesquels nos demandes de placement stagnaient en dépit de multiples relances. Ma mère se retrouvait baladée d'établissement en établissement. Nous étions ébahis devant l'inhumanité de la quasi-totalité des professionnels. Deuxièmement, ma maman qui est maintenant placée définitivement, vient le temps de l'addition. Les cinq assistantes sociales consultées sont formelles, mon père doit vendre son seul bien (sa maison). Actuellement, il ne s'est toujours pas fait à cette idée, et paie les 1 600 euros mensuels du placement avec sa retraite de 1 100 euros et ses économies...

Ils sont devenus vraiment ''vieux'' en maison de retraite, par Catherine
Ma sœur et moi avons choisi le placement de mes parents en maison de retraite quand il nous a semblé qu'ils avaient besoin d'être assistés dans les tâches quotidiennes (repas, toilette, coucher...). Nous voulions qu'ils restent ensemble et quand une chambre pour deux s'est libérée dans un établissement renommé pas très loin de chez nous, nous avons pensé avoir trouvé la solution idéale.

Ma mère et moi, nous nous sommes organisées seules par Marie

Les bienfaits d'un maintien à domicile par Jean-Luc
Au décès de ma mère, mon père, 87 ans, s'est retrouvé seul dans sa maison. Une insuffisance rénale nécessitait deux séances de dialyse par semaine. Nous sommes quatre frères et sœurs, aucun à proximité. Pendant deux ans, nous avons pu gérer la situation avec une aide ménagère à mi-temps. Cela demande une implication constante : l'aide ménagère préfère servir des plats cuisinés beaucoup trop salés, l'ambulancier est pressé de terminer son transport alors que mon père très fatigué de sa séance de dialyse a un malaise, etc.

Une amélioration spectaculaire grâce à une assistante de vie par Brigitte
Ma mère vivait à plus de 1 000 km de chez moi. Il y a onze ans, les médecins lui ont diagnostiqué Alzheimer et ont décidé de l'interner pour protéger mon père de son agressivité. Refusant cet internement, nous avons décidé de l'accueillir. J'ai quitté mon emploi pour m'occuper d'elle à temps plein. Son comportement agressif était en fait un effet secondaire de son traitement Alzheimer et ses symptômes étaient un problème vasculaire cérébral dû à de multiples micro-AVC.

Etre riche, bon gestionnaire et bon chef du personnel par Hélène

Mes parents sont plein d'optimisme et leur contact est très réconfortant par Danièle
Depuis huit ans, mon père (87 ans) a de sérieux problèmes visuels qui l'empêchent de conduire. Depuis cette période, je l'accompagne avec ma mère (79 ans) dans divers actes de la vie : courses, coiffeur, médecins et autres dentistes. Je le fais avec bonheur et estime juste de rendre ce qu'eux-même m'ont donné tout au long de ma vie. En outre, les personnes âgées sont porteurs de joie. Mes parents sont pleins d'optimisme et leur contact est très réconfortant. 
Une expérience réussie et de la chance par Félix
Les hasards de l'existence ont fait que je me suis retrouvé seul, à la campagne, sans activité salariée. J'accueille (et assure l'intendance) depuis plus de deux ans ma mère et une de ses sœurs, 85 ans et 89 ans, ne pouvant plus vivre seules et souffrant de solitude, mais sans pathologie grave. Ici, elles sont charmantes, pimpantes, vives, drôles et adorées des voisins.
Je reçois l'aide de mes sœurs et de mes cousins qui les réclament pour les vacances, ou qui me remplacent le temps d'un week-end, et la participation financière des deux dames à la vie de la maison. Cette présence ne me bloque pas pour la vie sociale, seul ou avec elles. Bien sûr, il y a quelques contraintes mais qui n'en a pas ? Voilà mon expérience heureuse, partagée par elles et validée par leurs médecins qui les trouvent en bien meilleure forme qu'avant

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