
Autre constat : pour la première fois, la proportion de personnes ayant un niveau d’études supérieures (39,8 %) est plus importante que celle n’ayant pas dépassé le primaire (36,6 %). Cela démontre que « même le niveau d’études supérieures ne met pas à l’abri de la pauvreté », souligne Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours Catholique. Il s’inquiète également de la hausse des demandes d’aide alimentaire (53,3 % contre 49,4 % en 2009).
Les 18-25 ans représentent 12 % des bénéficiaires, une proportion plus importante que dans la population française (près de 10 %), précise le rapport. « Ils sont aujourd’hui les plus touchés par la pauvreté, bien plus que les personnes âgées », assure Bernard Thibaud, estimant que près d’un jeune sur cinq est concerné.
Il en explique ainsi les raisons : « Le passage du jeune à l’âge adulte est devenu plus difficile car les trois facteurs qui soutenaient son autonomie (la famille, l’emploi, le logement) sont fragilisés. La pauvreté croissante des jeunes est d’abord liée à la pauvreté des familles. Les familles en difficulté gardent tout autant que les autres leurs enfants avec elles tant qu’ils ne sont pas indépendants, mais cette prise en charge pèse lourdement sur le budget quand elles ne perçoivent plus d’allocations familiales pour eux. »
Plus d’un tiers de ces jeunes (36,1 %) vit dans des « substituts de logement » (hôtel, amis, centre d’hébergement, abris de fortune, caravane…). Peu accèdent à des logements sociaux. Ils rencontrent de vraies difficultés à stabiliser leur vie professionnelle, ont peu de ressources (784 euros/mois en moyenne) et des contrats de travail précaires, insiste le Secours Catholique. Par ailleurs, 30,5 % des 18-25 ans rencontrés sont sans ressource et 40,2 % au chômage.

Extrait de l'article de Jean-Michel Beaussant dans le dernier numéro de L'Homme Nouveau
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