La journée a passé, le temps s’est écoulé. Heure après heure, le soir est arrivé. Il ne reste plus beaucoup de temps avant le couchant. C’est donc le moment ultime pour penser tout ce qui doit être pensé, pour dire tout ce qui doit être dit…. Il faut boucler sa journée comme on boucle sa valise, prêt à partir pour le grand voyage. Encore un peu de temps et le jour s'en ira .... C'est l'heure bleue. Le mouvement du monde se calme, le soleil se cache. Je partirai avec le couchant.

vendredi 3 février 2012

Fin de vie dans la dignité

Le projet de loi sur l'euthanasie, actuellement dans la sacoche de la gauche, semble faire couler beaucoup d'encre. Certains hommes politiques en profitent pour dénoncer la confusion qui règne dans l'esprit de beaucoup de personnes entre acharnement thérapeuthique, soins palliatifs et euthanasie.
Ecoutons Jean-Marc Nesme, député UMP de Saône-et-Loire et maire de Paray-le-Monial.
Dans son programme, François Hollande propose que “toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité”. Qu’en pensez-vous ?
Disons les choses clairement : le candidat socialiste veut légaliser l’euthanasie, c’est-à-dire inscrire dans la loi le droit de tuer. Une telle décision serait à la fois inacceptable, car contraire au respect de la personne humaine, et dangereuse, car à l’origine de dérives dont nul ne sait où elles nous conduiraient.
Les quelques pays européens qui ont légalisé l’euthanasie cherchent à faire machine arrière. Ils ont constaté que des considérations liées à l’héritage influençaient parfois des demandes ! J’entends aussi certaines personnes évoquer des arguments économiques en faveur de l’euthanasie dans un contexte budgétaire difficile… La tentation de libérer des lits peut exister. De telles considérations font froid dans le dos. Voyons les choses en face : lever l’interdit, ce serait mettre la main dans un engrenage susceptible de nous broyer.
François Hollande dit vouloir encadrer cette pratique.
C’est un leurre. Si l’on admettait l’euthanasie, au prix d’une ultime transgression, aucune limite ne tiendrait. François Hollande évoque la souffrance psychique : veut-il parler des maladies mentales ? Et comment traiter la demande d’une personne dépressive ? S’il était logique, François Hollande devrait autoriser aussi le suicide assisté…
Vous n’êtes pas convaincu non plus par l’argument de la souffrance. 
En effet. Le Parlement a voté en 2005 une loi sur la fin de vie et les droits des malades qui permet de développer les soins palliatifs, destinés à soulager les souffrances de ces malades. Ce qu’il faut, c’est développer en France cette culture des soins palliatifs.
Certaines pratiques de soulagement des douleurs réfractaires peuvent cependant entraîner la mort du patient…
C’est vrai, cela peut arriver. Mais il y a, entre ces pratiques et l’euthanasie, une différence qui change tout : d’un côté, on cherche à soulager ; de l’autre, on décide sciemment de donner la mort, ce qui est inadmissible. Il s’agit de respecter la vie et d’humaniser la mort. C’est ce que permet déjà la loi de 2005. La sagesse veut que nous en restions là.

Propos recueillis par Fabrice Madouas sur Valeurs Actuelles

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