
Jeanne est aujourd'hui, plus que jamais, le symbole du refus du moindre compromis quand il s'agit de confesser la Foi même au sacrifice de sa vie.

Le saint pape Pie X le dit : « Appelée par le Seigneur à défendre sa patrie, [Jeanne] répond à sa vocation pour une entreprise que tout le monde, et elle tout d’abord, croyait impossible ; mais ce qui est impossible aux hommes est toujours possible avec le secours de Dieu. »
La France du début du XVe siècle était meurtrie, dépecée, affaiblie par un siècle de guerre. Son souverain en titre n’était plus qu’un seigneur sans fortune, jalousé par ses vassaux, que sa mère avait dépouillé en aliénant à leurs voisins anglais la moitié nord du pays dont Paris. C’en était fini de la belle France de saint Louis lorsque le 25 février 1429 Jeanne se présenta devant le dauphin Charles et lui affirma qu’elle avait reçu mission de délivrer Orléans et d’aller le faire sacrer à Reims. Elle avait miraculeusement franchi toutes les étapes, l’inquiétude de ses parents meurtris, les vives réticences du seigneur de Vaucouleurs, les traversées nocturnes en terres ennemies, les moqueries des grands féaux de la couronne. La plupart se gaussait de cette enfant de dix-sept ans qui n’avait comme expérience que la garde des brebis et qui se disait porteuse d’un message de Dieu révélé par saint Michel et les saintes Catherine et Marguerite en personne ! « Choisie par Dieu, dit Pie XII, une conscience inébranlable de sa mission, un désir ardent de sainteté, alimenté par la volonté de mieux correspondre à sa très haute vocation, lui feront surmonter les obstacles, ignorer les périls, affronter les grands de la terre, se mêler aux problèmes internationaux du temps, et même se transformer en capitaine habillé de fer, pour monter, terrible, à l’assaut. »
Sa divine détermination passée au crible des tribunaux d’Église eut finalement raison des hésitations du roi et la petite bergère de Domrémy remporta victoire sur victoire. L’armée française en déroute devint le brillant corps d’élite qui suivit l’héroïne dans son épopée depuis Orléans jusqu’à Reims, en passant par Jargeau, Patay et Beaugency. Assistant quotidiennement à la messe, faisant chaque jour l’oraison, se confessant et communiant très fréquemment, cette intime de Dieu et de ses saints exhortait ses soldats à la pratique régulière des sacrements, chassait de l’armée avec une grande fermeté les femmes de mauvaise vie et veillait au salut de l’âme de chacun ses ennemis en les faisant assister d’un prêtre requis.
Les guerriers, habitués aux beuveries plutôt qu’aux bondieuseries, et aux jurons plus qu’à la communion, succombaient un à un au charme céleste. « Tous s’émerveillaient de voir que, dans les choses militaires, elle agît avec autant de sagesse et de prévoyance que si elle eût été un capitaine ayant guerroyé vingt ou trente ans » (Jean II d'Alençon). « Ni les autres ni moi, quand nous étions près d’elle, nous n’avions de pensée mauvaise. Selon moi, il y avait là quelque chose de divin. » (Jean de Dunois, bâtard d'Orléans)
La méfiance des conseillers du roi parvenant à l'écarter avec le temps, la « pucelle d'Orléans » fut faite prisonnière devant Compiègne par les Bourguignons qui résolurent de la vendre aux Anglais.

Le 30 mai 1431, elle était brûlée vive à Rouen, mais l'équilibre géopolitique était définitivement inversé. Celle dont la présence seule à la tête des armées suscitait l'épouvante d'ennemis la croyant sortie de l'enfer, avait rendu espoir aux Français qui reconquirent en quelques années tout leur territoire.
Moins d'un siècle plus tard, les ferments d'erreurs accumulées depuis des années firent sombrer l'Angleterre dans le schisme protestant.
Que serait-il advenu de la France et de l'Église de Rome si un pouvoir protestant avait investi le cœur de l'Europe chrétienne ? Par la mission divine confiée à Jeanne d'Arc, Dieu avait providentiellement protégé la fille aînée de l'Église.
Béatifiée en 1909, la libératrice d'Orléans et de la France fut canonisée par Benoît XV en 1920.
Les dix-neuf années qu'elle a passées ici bas en font un modèle d'abandon en la Providence et de détermination à agir pour lui obéir : « Les gens d'armes batailleront, disait-elle, et Dieu donnera victoire.
Côme de Prévigny, agrégé d'histoire, nous propose sur La Porte Latine, un tracé de l'étonnante destinée d'une frêle jeune fille choisie par Dieu pour sauver la France !
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