La journée a passé, le temps s’est écoulé. Heure après heure, le soir est arrivé. Il ne reste plus beaucoup de temps avant le couchant. C’est donc le moment ultime pour penser tout ce qui doit être pensé, pour dire tout ce qui doit être dit…. Il faut boucler sa journée comme on boucle sa valise, prêt à partir pour le grand voyage. Encore un peu de temps et le jour s'en ira .... C'est l'heure bleue. Le mouvement du monde se calme, le soleil se cache. Je partirai avec le couchant.

dimanche 19 février 2012

Des conseils "d'orientation" à l'école !

Au collège Saint Louis à la Roche sur Yon est programmée la projection du film "Tomboy" aux classes de 6ème et de 5ème.
Une pétition pour informer les parents expose le problème :
"La projection aux élèves de 6ème du film Tomboy, de Céline Sciamma a fait réagir nombre d'entre vous, en tout cas ceux qui avaient eu la chance d'être avertis de ce projet. Ce film raconte l'interrogation d'une petite fille garçon manqué sur son "genre" !.. Est-elle finalement fille ou garçon ? Qui est-elle ? L'attirance physique qu'elle ressent pour une amie semble décider de son choix ...
Ces petits acteurs ont dix ans, l'âge des enfants spectateurs ! De quoi jeter le trouble avec un questionnement d'autant plus pernicieux qu'il devance même les bouleversements de l'adolescence.

La réalisatrice ne cache d'ailleurs pas qu'elle est elle-même une militante de la cause lesbienne. Quels sont donc les motifs de professeurs qui considèrent comme une urgence de montrer ce type de film aux enfants ?
Un directeur d'école catholique mesure-t-il bien son rôle en ignorant les choix "pédagogiques " de ses professeurs puis en les soutenant face aux parents indignés de constater que le projet pédagogique même de leur école est bafoué ?
Voici la présentation qui a été faite de ce film....
Il est des films fragiles, qu'on a envie de défendre en dépit de leurs imperfections. Quand indubitablement ils recèlent de précieux instants de grâce. "Tomboy", le second film de Céline Sciamma est de cette espèce-là. Tout commence par un enfant dans la pré-adolescence. Cheveux courts, visage exposé plein vent. Enfant dont le sexe demeure à priori un mystère, flottant dans l'ambiguë androgynie d'un entre-deux âges énigmatique. Un trajet en voiture décapotable, aux côtés de son père. Qui, par instants, lui cède le volant. Dès lors, ses allures de "vrai petit mec" nous convainquent qu'il ne peut que s'agir d'un garçon. Le trajet les conduit vers leur nouvelle maison, où les attendent la mère enceinte, en compagnie de la petite sœur.
À peine au terme du voyage, le voile est brusquement soulevé : Laure est un "garçon manqué". Pas par manque d'amour. Le problème est ailleurs et là réside la force du film. Dès les premiers plans, un certain charme opère. Beauté plastique de l'image, délicatesse des sentiments, justesse de l'observation. Par petites notes, par des signes subtiles, la cinéaste instaure de touchants rapports entre les parents et leurs deux filles, ainsi qu'entre les deux gamines elles-mêmes. Une épaisseur humaine à laquelle l'étonnante présence physique des deux jeunes actrices, qui savent exister sans en faire trop, n'est sans doute pas étrangère.
Lorsqu'une jeune voisine, Lisa, demande à Laure son nom, elle répond le plus naturellement "Mickaël". Lisa introduit ce "jeune garçon" dans une bande de copains dont elle est un peu "la reine des abeilles". Soyons honnêtes : passé ce début prometteur, le film tend quelquefois à s'égarer et à partir à vau l'eau, en dépit de beaux moments.
Mais après quelques passages à vide, il parvient à rebondir et nous offre à foison des scènes magnifiques. Une danse en appartement, où la caméra palpite au rythme du rock avant de fixer dans les souffles et les regards l'émergence du désir. La paire de jambes de Laure, au balcon, dans la lumière de l'été.
Si elle ne peut révéler le secret de Laure, la petite sœur prend plaisir à faire l'éloge à leurs parents de son nouvel ami "Mickaël", imaginant des détails de plus en plus loufoques, dans une surenchère du plus haut comique. Et tant d'autres scènes, émouvantes ou drôles, parfois même osant le mélange des deux genres.
Si "Tomboy" n'a pas l'écrasante supériorité des chefs d'œuvre, il n'en demeure pas moins un très joli film, dont les touchants accents enchantent et envoûtent insidieusement.

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