La journée a passé, le temps s’est écoulé. Heure après heure, le soir est arrivé. Il ne reste plus beaucoup de temps avant le couchant. C’est donc le moment ultime pour penser tout ce qui doit être pensé, pour dire tout ce qui doit être dit…. Il faut boucler sa journée comme on boucle sa valise, prêt à partir pour le grand voyage. Encore un peu de temps et le jour s'en ira .... C'est l'heure bleue. Le mouvement du monde se calme, le soleil se cache. Je partirai avec le couchant.

samedi 21 janvier 2012

La Onzième Heure

Je viens de lire un livre étonnant, pris au hasard à la bibliothèque, et qui dans sa simplicité même engage à la réflexion. C'est l'histoire d'une petite fille de onze ans qui parle peu mais écoute beaucoup. Les rares personnages qui évoluent autour d'elle dans ce roman ont chacun leur importance et la fillette en est bien consciente.
Je vous livre le résumé de ce livre :

Eté 1988. Comme chaque année, Lisbeth et ses parents sont en vacances à Saint-Sernin, une petite station balnéaire de la Charente-Maritime. Cet été, ses parents ont engagé une jeune fille pour s’occuper d’elle. Lisbeth est une enfant solitaire mais qui comprend et déchiffre les sous-entendus des remarques acerbes de ses parents.
Venue au monde tardivement alors que ses parents s’étaient résolus à ne pas avoir d’enfant, Lisbeth est considérée comme un fardeau. Petit à petit, elle s’est enfermée dans son monde imaginaire. Sa mère ne la supporte pas et la trouve disgracieuse, empotée. Son père est trop discret. Ignorée, en manque d’amour, Lisbeth semble s’être accommodée de sa situation. Valérie, la jeune fille engagée pour s’occuper d’elle la laisse souvent seule pour flirter. Lisbeth ne dit rien. Elle se promène le long de la plage qu’elle connait bien. C’est ainsi qu’elle rencontre Micha, un jeune immigré albanais d’une vingtaine d’années. Sans attache, il ne sait que quelques mots de français. Lisbeth lui apprend la langue tandis que Micha lui offre de l’attention. Ce sentiment nouveau la ravit. Un après-midi, Micha l’emmène se promener en moto. Les heures passent et Lisbeth ne revient pas.
Les dernières pages semblent perturber certains lecteurs mais quant à moi j'y trouve la conclusion de cette "onzième heure". Ce livre m'inspire la réflexion qu'il ne suffit pas de vouloir être bon, de vouloir faire le meilleur, mais qu'il faut surtout avoir le courage de répondre présent lorsque la demande se fait pressente. Qu'importe si la vie semble vide de sens. L'important me semble-t-il est de répondre oui et d'agir lorsque l'heure sonne ! La "onzième heure" reprend la parabole de saint Matthieu :
  Un maître de maison, dès le matin, embauche des ouvriers pour une journée de travail dans sa vigne. Au cours de la journée, à trois reprises, il offre du travail et un « juste salaire » aux hommes qui attendent. Et, à la onzième heure, l’avant-dernière heure, donc, il sort à nouveau, questionne ceux qui sont là et leur propose d’entrer dans la vigne pour y travailler à leur tour. Au soir, le maître ordonne à son intendant de payer tous les ouvriers, en commençant par les derniers. À chacun est donné, même aux ouvriers de la onzième heure, le salaire d’une journée complète. « Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers derniers. » 


Auteur : Isabelle Pestre
Éditeur : Belfond
Date de parution : Septembre 2011
188 pages

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