L'Enfer... c'est (pour) les autres ?.

Parfois il est bon de “remettre les pendules à l'heure” auprès de personnes (se prétendant chrétiennes) qui se moquent de la croyance en l'enfer : elles  affirment que c'est complètement “ringard” d'y croire, qu'au XXIème siècle on ne peut plus reprendre tels quels les mythes du Moyen-Age qui procédent d'une pédagogie dépassée basée sur la crainte, et qu'enfin nous étions désormais affranchis de ces fariboles par la connaissance d'un Dieu-Amour, et que d'ailleurs personne n'était jamais revenu de l'enfer pour nous en prouver l'existence…
Etc, etc....
Or, un prêtre, qui ne voulait pas polémiquer, se contentait de répondre par l'histoire suivante que je vais vous conter.

” Il y avait une fois deux jeunes poissons qui nageaient dans une rivière. Soudain, l'un d'eux s'écria : “Hé, dis donc, regarde un peu ce joli petit ver tout dodu… Nous allons nous faire un petit goûter bien sympa!“

- Non, non! répondit son compagnon. Ce joli petit ver appétissant est accroché à un hameçon, l'hameçon est attaché à un fil invisible, le fil invisible est retenu par une canne à pêche, et au bout de la canne à pêche il y a un homme! Si tu avales le petit ver, tu seras pris à l'hameçon et l'homme tirant la canne à pêche te sortira de l'eau et tu finiras dans une poêle à frire…

- Ha ha ha! ricana le premier. Cette histoire de la poêle à frire, ma grand'mère me la racontait déjà quand j'étais petit pour me faire peur et m'empêcher de faire des bétises! Mais c'est une sorte de mythe moralisateur pour nous apprendre à rester dans le bon chemin, rien de plus… D'ailleurs aucun des poissons qui se sont affranchis de cette vieille histoire n'est jamais revenu pour nous en attester l'existence de ta fameuse poêle à frire! Tu peux bien en rester à ces racontars de grand'mère, mais en ce cas tu ne seras jamais vraiment un poisson adulte, tu resteras dans un esprit de crainte puérile n'osant pas faire les expériences qui te permettent de juger par toi même…"

Il alla donc croquer le petit ver dodu, fut tiré hors de l'eau, et finit lui aussi dans cette poêle à frire dont il ne revint pas plus que les autres pour en attester l'existence à ses frères poissons.



Dieu est amour, nous n'en doutons pas un seul instant. C'est bien justement parce qu'Il nous aime qu'Il veut nous arracher au pouvoir de Satan et au péril de la damnation. Mais l'amour ne s'impose pas : Dieu nous a créés libres et, ce faisant, Il respecte notre liberté jusqu'à nous laisser le choix de refuser son amour en toute responsabilité et conscience.
Dieu ne ment pas : Or la Révélation contenue dans les Saintes Ecritures inspirées nous enseigne de manière catégorique la réalité de l'enfer. Et si le Fils de Dieu s'est incarné, dans le but de souffrir la Passion ; s'Il est mort sur la Croix dans des tourments inouïs, c'est justement pour nous racheter par son Sang précieux… Etait-il besoin de toute cette souffrance et de ce sacrifice, sans cesse réactualisé et offert sur l'autel de la Sainte Messe, si tous les hommes étaient automatiquement sauvés?

Les Saints Evangiles parlent en de nombreux endroits du “feu éternel préparé pour le démon et ses anges“, de la “géhenne de feu“, des “ténèbres extérieures, là où sont les cris et les grincements de dents…”

Le Christ en nous avertissant ainsi ne nous prend pas pour des enfants, des personnes incapables de choisir : bien au contraire. Il travaille à former notre jugement et à nous donner les éléments décisifs pour décider en toute liberté et responsabilité. Et Jésus lui-même a répondu à l'argument de ceux qui prétendent que personne n'est jamais revenu de l'enfer : “Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent… S'ils n'écoutent ni Moïse ni les prophètes, quelqu'un pourrait bien revenir de chez les morts qu'ils ne le croiraient point…”(Luc XVI, 29-31).
Il est vrai que dans notre monde actuel, on s'efforce de nous familiariser (surtout les enfants) avec l'enfer et le diable et de minimiser leur existence à l'aide de dessins animés, comédies musicales et surtout films qui nous montrent, soit de gentils petits diablotins sympas, soit de très méchants démons matinés vampires qui finiront pas être détruits au moyen d'une apocalypse dont seuls en sortiront vainqueurs les courageux héros.
Hélas, cette propagande infantile nous induit en erreur au point que désormais il est de bon ton de ne plus croire à "ces bêtises" et d'être "plus intelligent que cela !!"
Les hommes oublient une chose : la mort existe, donc le jugement dernier existe et avec lui la terrible sentence de Dieu, le Paradis ou  ... l'Enfer !
Essayons de nous en rappeler.
(d'après un texte de Frère Maximilien du Mesnil Marie)