Un responsable de l’enquête a exposé que la date choisie par Merah pour ses crimes n’était pas choisie au hasard. Et notamment celle du 19 mars, jour anniversaire de l’entrée en vigueur des accords d’Evian. Puisque l’on nous y « invite » donc, rappelons que l’ islamisme fanatique et l’anti-occidentalisme furent parmi les principaux ressorts de l’action du F.L.N. algérien, aujourd’hui encensé de façon indécente, qui pratiqua systématiquement les assassinats de civils, y compris les assassinats d’enfants européens, (enfants de deux et trois ans égorgés, crucifiés sous les yeux de leurs parents) mais aussi musulmans, comme l’entière population du village de Melouza, les familles des malheureux harkis abandonnés par la France, etc.
Pas plus tard que cette semaine, dans Marianne, Zohra Drif, Sénatrice algérienne, revendique fièrement d’avoir contribué à l’attentat du « Milk Bar » et justifie ses assassinats. Mme Danielle Michel-Chich, qui avait alors 5 ans, y perdit une jambe, et sa grand-mère, qui l’y avait emmenée pour manger une glace. Elle lui répond de façon digne mais ferme. Les morts, eux, ne sont plus là pour répondre à la sénatrice meurtrière.
Mais revenons à Merah. Je laisserai de côté les aspects seconds, voire secondaires, comme les discussions pour savoir s’il aurait dû être neutralisé dès que la DCRI avait eu connaissance de son séjour au Pakistan. La gauche, qui a voté contre tous les systèmes de collecte d’information, paraît s’indigner de la carence des autorités. Que n’aurait-elle pas dit si l’on avait inculpé ou inquiété ce bon jeune homme au seul motif de cette ballade « touristique ».
Il est tout de même étrange, avouons-le, qu’on ait laissé prospérer ce réseau salafiste que la Dépêche du Midi qualifiait de « Bureau de recrutement pour le Djihad », et dont onze membres avaient été arrêtés…dès le 14 février 2007 ! Quant à la « neutralisation » de Mohammed Merah, il est vrai qu’il eut bien mieux valu le prendre vivant, afin d’en tirer plus d’informations. Mais c’est facile à dire pour des commentateurs qui écrivent tranquillement leur « papier » dans leur bureau, et qui n’ont jamais entendu siffler que des balles de tennis. Moins facile pour des policiers en situation dont la vie est directement menacée.
Ce qui m’intéresse ici se situe en amont de tout cela : que faisait ce garçon dans un pays –le nôtre- qu’il haïssait, comme d’autres membres de sa famille ? Comment d’ailleurs, et pourquoi, cette famille est-elle arrivée-là, dans un pays où théoriquement l’immigration de travail a cessé depuis 1975 ? A quelle rationalité obéissait cette présence ? Quel profit la communauté nationale a-t-elle retiré de cet « apport » au regard des coûts ? Je ne parle pas des coûts consécutifs au drame : humains-ils sont irréparables- ou matériels : les pensions dues aux veuves, aux orphelins, etc. Non, je parle de ce qu’il y a eu avant, et que l’on n’évoque pas, ou si peu, ou par bribes, et pour cause :
Combien donc a coûté la famille Merah à la France ? le Père, Mohammed Melal Merah, qui nous a légué ses rejetons et s’en est si peu ou mal occupé, incarcéré ici quatre années pour trafic de drogue, et qui a eu le bon goût de retourner en Algérie. La mère, les deux frères, les deux sœurs, M. Essid le beau-père, et Sabri Essid, le fils de ce dernier, autre militant salafiste, arrêté les armes à la main, fin 2006 en Syrie, près de la frontière avec l’Irak, condamné et incarcéré en France !
- Quelle partie des dépenses de la collectivité a été couverte par leur travail ?
Et en particulier pour feu Mohammed Merah : combien a –t-il coûté à ce pays, qu’il a remercié par ces actes affreux, en allocations pré- et post- natales, en scolarisation gratuite (avec bourses ?), en allocations familiales, en soins gratuits remboursés par la sécurité sociale, y compris l’hépatite A contractée au Pakistan, en formation professionnelle (C.A.P. Carrossier), en Aide Personnalisée au Logement, en R.S.A. ? Combien ont coûté ses méfaits précédents, ses 18 arrestations, ses 15 condamnations, en dommages, déprédations, temps passé de policiers, de magistrats, de greffiers, d’éducateurs, etc. ? et ses 21 mois d’incarcération ?
Oui, combien tout cela a-t-il coûté ? 200.000, 300.000, 400.000 € ? moins ? plus ?
Et ceci induit bien sûr une deuxième question. LA question. Question taboue pour le « politiquement correct ». Question qui NE DOIT pas être posée selon, entre autres, le journal Libération. Et qui de fait ne l’a pas été. La question de la Nationalité. Il paraît qu’à l’UMP Jacques Myard, député, l’a soulevée avec trois autres parlementaires du même bord. Ils demandent que désormais l’octroi de la nationalité française à des étrangers nés en France n’ait plus de caractère automatique.
Dans Libé, journal passé du maoïsme à Rothschild, aujourd’hui son principal actionnaire, devenu gazette officielle de la bien-pensance, et arbitre des élégances morales, M. François Sergent, éditorialiste, s’en indigne. Il stigmatise le « Propos ignoble et hystérisé » (sic). Il s’écrie : « Merah est aussi français que Jacques Myard ». Il martèle « Merah est certainement un monstre, mais un monstre français ». Nous y voilà. Il faut que Merah soit de chez nous. Bien de chez nous. Rien que de chez nous. Parce qu’il faut que quelque part la France soit coupable. Et personne d’autre.
Coupable, la France, de n’avoir pas été assez gentille avec celui que son ex-avocate, dans le même journal, nous présente comme « Gentiment crâneur, attachant, maladroit » (pas dans le maniement des armes, semble-t-il), car « Son rapport aux adultes était marqué par une grande politesse, une certaine délicatesse. Il était attentif à ses interlocuteurs » (les victimes apprécieront). Elle gardera donc l’ « image de ce gosse souriant, nuque courte, jean taille basse, polo « Ralph Lauren » (sic). Comme tout cela est touchant ! D’autant plus que Libé prend bien soin de ne pas nous dire un mot des raisons qui ont valu à Merah ses déboires judiciaires. Et de conclure :
« Jusqu’à quelle génération un enfant né français sera-t-il renvoyé à son origine algérienne, pour combien de générations son ascendance le fera-t-il éternellement étranger au pays qui est le sien ? ». Voilà, M. Sergent, un noble et beau discours, que beaucoup d’enfants d’origine européenne eussent aimé entendre lors de l’indépendance algérienne, eux dont les familles étaient en Algérie depuis parfois six générations, au lieu de se voir proposer le « choix » entre la valise ou le cercueil !
Mais il n’est pas besoin de remonter si loin ! Mohammed Merah est de la première génération à être francisée, et il l’a été, sans perdre sa nationalité d’origine, par l’effet quasi-automatique d’un Code de la Nationalité qui distribue la qualité de Français aussi bien à ceux qui l’on méritée qu’à ceux qui ne la méritent pas, à ceux qui la désirent comme à ceux qui la méprisent, à ceux qui aiment la France comme à ceux qui la haïssent. Et c’est là tout le problème ! Un problème tabou, mais un vrai, un grave, un très grave problème !
En réalité, comme je l’ai dit dès le début de cette affaire, et comme presque tous les media l’ont occulté, le plus longtemps possible, Merah, né le 10 octobre 1988 de parents algériens, avait la double nationalité. C’était d’ailleurs une évidence. Croyez-vous un seul instant que la France ne revendiquerait pas comme l’un des siens, par exemple, un enfant né de père français et de mère française au Guatemala, et ce au seul motif que sa naissance dans ce pays lui vaudrait la nationalité guatemaltèque ?
A ce compte-là, Valéry Giscard d’Estaing serait allemand ; Jean-Luc Mélenchon, Elisabeth Guigou et Dominique de Villepin marocains ; Edouard Balladur, turc ; Bertrand Delanoë, tunisien ; puisqu’ils sont nés respectivement à Coblence, à Tanger, à Marrakech, à Rabat, à Smyrne, à Tunis ! Absurde ? Oui, absurde, en effet ! C’est donc que la filiation, est un critère a priori bien plus fort que le lieu de naissance dans l’attribution de la nationalité. Et voila justifié ce fameux droit du sang, ius sanguinis, que d’incultes crétins font remonter à Adolf Hitler, alors que ce concept de droit romain, le plus important dans les droits de la nationalité de tous les pays du monde, se trouve depuis toujours dans tous les manuels de droit international privé des facultés de droit, sans exception. Concept si peu « racial » qu’il englobe aussi l’attribution de la nationalité de l’adoptant à l’adopté, du moins dans l’adoption plénière.
Eh bien si nous considérons qu’un enfant né de parents français, même à l’étranger, est français, l’Algérie, très légitimement, fait de même pour les siens. Merah était donc algérien, et son père vient de vendre la mèche en révélant qu’il avait toujours eu un passeport algérien.
Et j’en viens à ma conclusion : si le Code de la Nationalité était ce qu’il devrait être, comme ce qu’il est dans la plupart des pays du monde, la naissance sur le sol français ne lui aurait conféré aucun droit automatique. Elle eût été un simple élément à l’appui d’une éventuelle demande de naturalisation. Naturalisation accordée à ceux qui s’en sont montré dignes-(il y en a, bien sûr !), et refusée aux autres, comme ç’eût été le cas en l’espèce, compte tenu de ses multiples méfaits. Mieux : les méfaits des rejetons –et du père- auraient conduit dans n’importe quel pays à la résiliation des autorisations de séjour de cette famille étrangère.
Car le séjour en France n’est pas un droit. C’est une faveur. Les parents Merah qui, contrairement aux exigences de la loi, ne se sont pas présentés lors des comparutions de leur rejeton, n’auraient pas pour autant été condamnés. Mais il leur aurait été enjoint de retourner dans leur pays avec leur descendance, puisque certains de leurs enfants troublaient gravement l’ordre public français. C’est ce qui arrive en pareil cas dans la plupart des pays du monde.
Arieh, 5 ans, et Gabriel, 4 ans
C’est certainement ce qui arriverait à une famille française dont les enfants commettraient des méfaits en Algérie. C’est conforme au droit international public. Et c’est le bon sens. Et cela aurait très certainement sauvé six vies, sans compter celle de Merah lui-même qui aurait eu cependant intérêt à filer doux : la police et la justice algérienne sont moins compréhensives que les nôtres.
par Bruno Gollnisch, Député européen
P.S. Cet article me vaudra, c’est sûr, comme d’habitude, des accusations de dureté de cœur, d’incitation à la haine, de récupération politique, et tout le bazar habituel de la rhétorique des bien-pensant. Je m’en contrefiche. Comme l’écrivait Chateaubriand, il est des temps où il faut être économe de son mépris, à cause du grand nombre de nécessiteux. Je réserve ma compassion aux victimes : aux soldats français, aux enfants et à leur maître assassinés d’aussi ignoble façon.
Et aussi aux victimes d’avant le crime : à Bitru, figure du français de souche –du « souchien », comme ils disent- qui part au boulot tous les matins, qui n’emmerde personne, qui élève ses gosses, qui n’aura jamais de quoi se payer le pavillon de ses rêves, qui vivra ses dernières années avec 750€ de retraite, et qui, sans le savoir-et sans qu’on lui ait jamais demandé son avis- a entretenu Merah par son travail, ses cotisations et ses impôts…
Quant à ceux qui m’accuseront d’écrire par détestation de l’Algérie ou des Arabes, ils ont aussi tout faux : je n’ai rien contre les Algériens ; je souhaite des relations apaisées et mutuellement profitables avec l’Algérie. La famille Merah aurait pu venir d’Argentine, d’Albanie, du Kirghizistan ou du Zimbabwé, mon raisonnement serait le même.
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