La réponse de l'abbé de Cacqueray...
" L’aboutissement de notre procession de l’Immaculée Conception en face du théâtre du Rond Point où se trouve jouée la pièce « Golgotha picnic » de Rodrigo Garcia constitue le point d’orgue de cette très forte mobilisation et de cette montée en puissance de la réaction catholique française contre les spectacles blasphématoires qui n’ont pas cessé de se succéder en France depuis le piss Christ d’Avignon, au printemps dernier jusqu’aux actuelles pièces de Castelluci et de Rodrigo Garcia.
Bien que nous n’en ayons qu’une très faible perception, nous nous trouvons, en réalité, tous engagés dans le seul vrai combat qui soit : pour ou contre Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est vraiment Lui et Lui seul, comme l’avait si bien prophétisé le vieillard Siméon au temple de Jérusalem, qui est l’unique signe de contradiction sur cette terre. Ne croyons donc pas qu’il existe trois camps.
Il n’en existe que deux, celui de Jésus-Christ et de la sainte Eglise Catholique d’une part ; celui du diable qui cherche à dévorer les âmes, comme un lion rugissant, pour les faire tomber dans le péché, les y maintenir et les précipiter en enfer, d’autre part.
D’un côté, il y a l’amour infini de Dieu qui veut sauver les hommes par les mérites et le sang de son Fils Jésus-Christ qui leur sont communiqués par la médiation universelle de la très sainte Vierge Marie.
De l’autre, il y a la haine, la haine de tout ce qui est vrai, de tout ce qui est bien et de tout ce qui est beau, l’apologie du vice et du péché, du mensonge, du meurtre et du suicide. Le camp de la neutralité n’a jamais existé et il n’existera jamais. Chaque acte libre de l’homme l’engage dans un sens ou dans un autre, mais toujours dans un positionnement qui se fait par rapport au Christ, soit pour se rapprocher de Lui, soit pour s’en éloigner.
La seule chose que l’on puisse encore ajouter au rappel de ce fond de scène de toute l’histoire de l’humanité, c’est que les hommes, tant qu’ils sont sur la terre, demeurent libres, libres jusqu’au dernier instant ou de se convertir à Jésus-Christ ou de le rejeter. Ils peuvent passer d’un camp à l’autre, du bon vers le mauvais comme du mauvais vers le bon. Ils peuvent brutalement verser de l’un à l’autre mais, souvent, leur cheminement se fait plutôt par petites touches presque insensibles.
Rien n’est donc jamais perdu mais rien n’est également gagné tant que nous sommes ici-bas. Aussi, nul ne doit jamais tomber dans le désespoir puisque Dieu est infiniment miséricordieux. Mais nul ne doit se montrer présomptueux car celui qui compte sur ses seules forces se laissera certainement emporter par le vent des tentations. Judas, d’ami de Notre Seigneur, est ainsi devenu son ennemi. Quant au bon larron, de bandit de grand chemin qu’il était, il a demandé pardon de ses fautes et le Seigneur les lui a remises sur l’instant.
Cette incroyable liberté, qui est l’apanage sur cette terre des membres de la race humaine, doit cependant nous placer en garde contre nous-mêmes et nous maintenir dans l’humilité car nous sommes bien faibles et nous restons de pauvres pécheurs. Par ailleurs, elle nous fait un devoir de prier pour tous ceux qui nous entourent car chacun d’entre les hommes possède en lui-même une âme chérie de Jésus-Christ et une conscience qui lui permet de discerner le bien du mal, une liberté pour pouvoir avancer sur les sentiers de la vertu et se garder du péché.
Nous n’oublierons donc pas de prier pour tous ceux qui sont ici présents sur cette place, d’abord pour les membres des forces de police présents, ce soir. Je crois qu’ils savent bien qu’ils n’ont rien à craindre de nous. Ce n’est pas nous qui apprenons à nos enfants à tirer des grenades sur un innocent ou à caillasser son visage. Cette scène indigne, où l’on instrumentalise des enfants de dix ans pour leur faire tirer des grenades factices sur un innocent, c’est dans l’œuvre de Castelluci qu’on la trouve. Membres des forces de police, les lendemains qui déchantent, les policiers agressés et les banlieues ensanglantées sont concoctés par cette contre-culture contemporaine qui méprise tout ordre et récuse toute finalité.
Ce n’est pourtant pas pour cela que nous refuserons de prier pour le directeur de cette salle de spectacle lui-même et pour les acteurs qui se trouvent sur la scène, dans le théâtre, ainsi que pour nos contre-manifestants. Le Christ a versé son sang pour chacun d’eux. Il veut qu’ils se convertissent et Il veut que nous Lui demandions leur conversion. Nous recommandons en particulier aux acteurs qui jouent cette pièce de théâtre la lecture de la vie de saint Genès. C’était un comédien païen qui jouait le rôle d’un baptisé pour se moquer des chrétiens. Au moment de son faux baptême, Genès eut une vision du Christ et il crut. Ayant alors confessé la Foi, il fut torturé et décapité en 303. Il est aujourd’hui le patron des comédiens. Nous prions pour que cet exemple fasse des émules parmi eux. C’est avec joie que nous les confesserons et que nous les baptiserons.
Une fois que l’on s’est remémoré les vérités de l’histoire de notre Salut, il est aisé de comprendre que ces différents spectacles contre lesquels nous protestons depuis plusieurs mois n’ont pas été conçus par hasard, que la concentration du mépris, de la dérision et de la haine sur la seule personne du Christ n’est pas anodine. Ces spectacles n’ont pas pour seul objectif de faire tourner en bourrique les catholiques, de faire monter leur colère et d’attendre qu’ils finissent pas s’épuiser sous la multiplication des outrages qui sont portés.
Leurs auteurs, les directeurs de théâtre, les acteurs de ces spectacles, ceux qui vont y assister se rengorgent d’être des hommes à l’esprit indépendant, affranchis de toutes les vieilles lunes de la religion, capables de parler librement de toutes choses. Ils affirment haut et fort qu’ils veulent pouvoir parler librement de n’importe quel sujet, y compris celui du Christ et de la religion sans avoir à demander l’autorisation de qui que ce soit pour le faire. Ils se disent fiers de leur libre pensée.
Mais, je pose la question : est-ce bien la réalité ? La liberté de créativité et d’expression qu’ils disent défendre est-elle vraiment l’ultime principe qui les guide ? Nous ne le croyons pas ; nous ne le croyons plus si nous l’avons jamais cru. Mais peut-être que ces hommes, eux, se croient persuadés d’être des hommes libres ?
Nous leur disons, quant à nous que, de la même manière qu’ils nous estiment abrutis par les dogmes du Catholicisme, nous pensons qu’ils sont des esclaves et des serviteurs, avec plus ou moins de conscience, non pas de la libre pensée, mais du satanisme. Ils s’en défendront peut-être et ils se récrieront.
Mais s’ils s’en défendent et qu’ils se récrient, ils se trouvent alors dans la nécessité de devoir se justifier des spectacles qu’ils proposent dans leurs salles car nous n’allons pas avoir trop de mal à démontrer que c’est bien une religion, dont le nom est « le satanisme » qui se trouve l’inspiratrice de ces spectacles. La libre pensée, cette libre pensée dont ils se prévalent, loin d’en faire des hommes libres en fait les hommes liges de l’enfer. On devrait appeler cette pensée la pensée lige, la servile pensée, non pas la libre pensée.
Nous irons vite. Nous allons donner des signes, des exemples et des preuves de cette dimension religieuse radicalement inversée qui est la véritable source d’inspiration de l’anti-art contemporain. Sur vos scènes, c’est le culte du diable que vous célébrez, vous y cultivez un satanisme réel, un satanisme qui a été publiquement avoué. Ce soir, nous voulons arracher le masque de cette libre-pensée que vous affichez pour dénoncer la présence de ce satanisme subventionné qui se tient dans vos théâtres devenus, pour l’occasion, des temples sataniques.
En effet, derrière la façade parfaitement hypocrite des propos de Serrano, de Castelluci qui seraient des chrétiens en recherche, ou de Garcia qui serait un chrétien déçu, il y a tout autre chose qui se trouve présent. Ils protestent les uns et les autres n’avoir pas voulu offenser les chrétiens et ils se lamentent sur la nullité du niveau intellectuel et artistique des catholiques espagnols ou français, et bientôt des belges, bornés, qui resteraient hermétiques devant leur œuvres. La vérité est tout autre. Reprenons quelques faits ou quelques propos.
Eu égard à la présence des nombreux enfants qui sont présents, je n’entrerai pas dans les explications du choix que Serrano a fait d’emprisonner et d’immerger le Christ dans le flacon de son urine. Il suffit d’avoir rappelé le fait. Croyez-vous que ce qu’aucun homme n’admettrait pour lui-même ou n’admettrait pour un autre, aurait été réservé au seul Christ par le plus grand des hasards ?
Je passerai également vite sur les scènes d’une violence insoutenable de la pièce de Castelluci où l’on a instrumentalisé des enfants de dix ans pour leur faire jeter ces grenades factices contre le visage du Christ avant que ce même visage ne soit recouvert d’excréments. Croyez-vous qu’un tel acharnement contre la face du Christ, un acharnement que l’on n’a jamais vu contre aucun autre visage, soit seulement sorti du cœur de l’homme ? Pourquoi cette haine ? D’où vient cette rage ? Telles sont les vraies questions ! Croyez-vous que cette détestation que l’on cherche à instiller dans le cœur des enfants dès leurs plus jeunes années contre le seul Jésus-Christ soit seulement de cette terre ?
Castelluci, à plusieurs reprises, a d’ailleurs très ouvertement évoqué ses sources d’inspiration. Son esprit est infesté par une lecture à rebours de la Genèse, lecture qu’il n’a d’ailleurs pas inventée. Cette lecture, inspirée de la Gnose, de la Kabbale et des rose-croix considère tout simplement, dans la scène de la chute de nos premiers parents, que le Dieu Créateur est en réalité le diable et que c’est au contraire le diable qui est Dieu. Celui qui opprime nos premiers parents en leur défendant de prendre du fruit de l’arbre du bien et du mal, c’est celui-là qui serait le méchant et le diable.
Tandis que le serpent qui rassure Adam et Eve pour qu’ils passent par-dessus l’interdiction et qu’ils mangent de ce fruit, c’est celui-là qui est Dieu. C’est lui qui vient libérer nos premiers parents de cette défense (incompatible avec la dignité de l’homme) qui leur est faite de manger de ce fruit. Voilà les idées qui se trouvent dans l’esprit de Castelluci. Cet auteur, n’aura donc aucun mal pour déclarer à propos de sa pièce sur la Genèse que celui qui l’inspire, c’est Lucifer : « L’ange de l’art, c’est Lucifer. » Au moins, les choses sont clairement dites !
Quant à la pièce de Garcia -celle qui est jouée ce soir dans ce théâtre- son inspiration luciférienne est omniprésente à travers tout son spectacle.
Le thème central de cette pièce est celui de la chute : « Jouissez de la chute et ne laissez personne vous déranger. » On y voit une femme se précipiter d’un avion dans le vide. Sur sa poitrine, il y a comme inscription : « ange déchu ». On entend un acteur dire : « Imitez-moi dans la chute, faites comme moi » Puis s’affichent en grosses lettres la phrase « foi en chaque péché. » Le thème de la chute est précisément celui de l’incitation au péché comme le prouve, quelques instants plus tard, l’écran qui grésille avec la parole : « Foi en le suicide » Garcia affirme aussi : « Voici les mots de l’ange déchu : heureux ceux qui s’écrasent contre le bitume, ceux qui finissent sous la roue d’un tramway. »
Outre cette incitation au suicide, cette apologie de la chute et du péché, les paroles et les attitudes qui se succèdent contre le Christ en croix sont tellement atroces qu’elles ne peuvent franchir mes lèvres ! Nous pourrons bientôt montrer comment cette pièce s’inspire en réalité de rituels lucifériens !
Voilà quelle est la réalité.
Entendez d’ailleurs les slogans des contre-manifestants. Après avoir crié « Liberté d’expression », que scandent-ils ? Ils crient : « Néron, reviens, il y a encore des chrétiens ! »
Voilà donc leur fameuse liberté de penser ? Que disent-ils encore ? « Trois clous, deux planches, voilà la solution ! » Quel exemple de tolérance, de neutralité et de non-violence ! Et, nous ne citons que les slogans les plus bénins qui sont sur leurs lèvres ! Comprenez donc : cette liberté d’expression n’est qu’un leurre. Elle est un faux principe et ses ténors se dissimulent derrière ce sophisme pour distiller un message littéralement infernal.
Cet anti-christianisme subventionné par l’argent public vient donc de l’enfer ; il fabrique l’enfer sur terre où il ne cesse de promouvoir davantage, au nom de la liberté et de la libération, l’émancipation de toute autorité et de tout principe, le mensonge, la violence, la haine et le meurtre sous toutes ses formes, du meurtre des enfants avant leur naissance au meurtre des vieillards, au meurtre des handicapés et de tous ceux qui sont faibles et de tous ceux qui sont sous défense. Sur les scène du théâtre contemporain, voilà désormais l’appel à la violence, à la lapidation et à la mise à mort du Christ et des chrétiens.
Non seulement, l’anti-christianisme transforme la société en un enfer sur la terre mais il mène en enfer. La neutralité de l’état, la laïcité positive, l’égalité de traitement des religions apparaissent au grand jour pour ce qu’ils sont : des devantures et des leurres. La religion subventionnée par l’état, la voilà connue !
Alors qu’il est bien clair que si les évêques, d’une seule voix et d’une seule crosse, s’étaient vigoureusement opposés à ces infamies, leur unanime opposition aurait fait reculer ces blasphèmes !
En face de ce monde nous serions bien impuissants, désarmés et déjà vaincus si nous étions seuls. Mais nous ne sommes pas seuls et nous ne sommes pas venus tout seuls sur cette place des trois points. Notre chef de bataille est autrement plus puissant que le diable et que tous les diables du monde.
Notre chef de bataille, c’est la sainte Vierge Marie, cette jeune fille dont nous célébrons la conception immaculée aujourd’hui. Elle se trouve toujours représentée avec le démon qu’elle foule sous ses pieds. Lucifer, se trouve vaincu par cette Vierge innocente et toute pure ! Il a essayé en vain de la mordre au talon mais il n’a jamais pu y parvenir. C’est elle qui l’écrase....
Abbé Régis de Cacqueray
Supérieur du District de France de la FSSPX
3 commentaires:
J'ai une pensée pour le chevalier de la Barre, torturé et exécuté le 1er juillet 1766.
Et la liberté de conscience réglementée par la loi de 1905. Vous connaissez ?
Bien des personnes furent victimes du fanatisme au cours des siècles. Le Chevalier de la Barre fut une proie toute désignée de la barbarie comme le furent les martyrs de la révolution de 1789 à commencer par la famille Royale....
La liberté de conscience et les libertés de religions sont deux libertés publiques souvent considérées comme synonymes mais la première contient la seconde sans que la réciproque soit nécessairement vraie.
En effet, si la liberté de conscience est assurée en droit grâce à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, elle implique en conséquence qu’une de ses formes particulières à savoir la liberté de culte, soit également protégée. C’est pourquoi la loi de 1905 prend la précaution de préciser que la république « assure la liberté de conscience », mais dans la phrase qui suit immédiatement, elle précise que cette même république « garantit le libre exercice de culte ». Les libertés de religions protègent les citoyens qui pratiquent ensemble un culte ou une philosophie dont l’exercice suppose justement la possibilité de former une communauté entre citoyens partageant les mêmes convictions et qui disposent d’exercices rituels collectifs pour se reconnaître et se conforter. La pratique religieuse est une pratique sociale communautaire et la liberté de culte la garantit et la protège. En ce sens la puissance publique, par la loi de 1905, reconnaît implicitement que les libertés de religions sont une liberté indissociable de la reconnaissance et de la protection des communautés de croyants sans lesquelles il n’y a pas de « religion » possible. Que serait le catholicisme sans le rituel de la Messe ? Or, en reconnaissant cette liberté d'exercice elle protège la communauté des attaques et n'autorise en aucun cas les injures ou moqueries, visant à salir ou tourner en dérision cette foi.
La loi de 1905 « assure » donc la liberté de conscience et « garantit » la liberté de culte. Il s’agit bien là de deux libertés publiques, reconnues comme telles, mais de nature différente. La première s’attache aux individus, la seconde protège les communautés. Elles sont indissociables l’une de l’autre.
je trouve que tout ceci est bien clair et qu'on ne doit pas tout se permettre au nom de la liberté que ce soit de conscience ou autre - il ne faut pas oublier le respect que l'on doit aux autres et à leurs convictions ANNE MARIE D.
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