Tout le monde est content. Nous avons effacé 100 milliards de dettes que devait la Grèce et nous lui avons prêté 130 milliards supplémentaires pour qu’elles commencent à nous rembourser ce qu’elle nous doit encore.
Voilà une belle politique de Gribouille, vous savez, celui qui se jetait à l’eau quand il pleuvait pour ne pas se mouiller ! Ainsi vont, les démocraties.
Du temps des pharaons, il y avait déjà des périodes de vaches maigres et de vaches grasses. Le pharaon était généralement un homme avisé ; pendant les périodes fastes, lorsque les crues du Nil fécondaient la terre et que les récoltes étaient abondantes, il ordonnait d’en garder une partie qu’il faisait stocker dans des greniers protégés pour survenir aux besoins de sa population en cas d’intempéries et de mauvaises récoltes : Le pharaon savait que « gouverner, c’est prévoir ».
En démocratie, gouverner, c’est promettre l’impossible ; c’est dépenser jusqu’au dernier sou et emprunter sur la tête de ses enfants et petits enfants. Nous avons connu des périodes fastes, mais nous n’avons rien épargné ; tout a été dépensé et même plus. Nous sommes désormais en période de vaches maigres, mais nos élus prétendent que nous pouvons faire comme si nous étions encore en périodes de vaches grasses. C’est de la magie ? non, c’est plus probablement de l’escroquerie.
En Europe, comme aux Etats-Unis, la dette augmente 2 à 3 fois plus vite que le PIB. En moyenne, la dette des Etats atteint 100% du PIB et la dette privée atteint également environ 100% du PIB. Cela veut dire que nous sommes endettés à hauteur de deux fois notre richesse totale ! En période de forte croissance et de faibles taux d’intérêts, c’est surmontable. Mais en l’absence de croissance, c’est sans espoir et lorsque les taux d’intérêts vont monter, cela sera le nœud coulant qui nous étranglera, comme en Grèce !
La Banque Centrale Européenne (BCE) n’a pas le droit d’acheter des obligations, c’est à dire des emprunts, émises par les Etats. Mais elle a trouvé un tour de passe-passe qui consiste à donner de l’argent aux banques pour qu’elles le fassent à sa place ! C’est ainsi qu’en Décembre dernier la BCE a servi aux banques la coquette somme de 489 Milliards d’Euros, sortis d’un chapeau, c’est à dire d’une simple écriture informatique. Cela s’appelle de la création monétaire…
Mais cela sera insuffisant, car au seul premier semestre 2012 les Etats Européens auront encore besoin de 600 milliards pour refinancer leur dette, c’est à dire emprunter pour rembourser ! La semaine dernière, la BCE a dû “créer” 537 milliards d’Euros supplémentaires pour les prêter aux banques à 1% qui vont les reprêter aux Etats à 5%, pour éviter leur faillite ! Beau travail !
Tout cela est très bien mais cela s’appelle reculer pour mieux sauter ! Cette masse d’argent sort de nulle part, ne correspond à aucune création de richesse et va provoquer l’inflation. Plus il y a d’argent en circulation, moins il n’a de valeur. En effet, les producteurs de pétrole, de matières premières, de produits agricoles et de métaux précieux vont augmenter leurs prix pour compenser la perte de valeur de l’Euro et du dollar. Cette inflation importée provoque une baisse du pouvoir d’achat des salariés et des retraités. L’on dit que l’inflation, c’est comme le dentifrice, long à sortir, mais impossible à faire rentrer dans le tube!
Attention donc à vos économies ! Ne les laissez pas dormir dans les banques ou les sociétés d’assurance vie. D’une part, parce qu’elles sont très vulnérables et peuvent faire faillite et, d’autre part, parce que l’inflation et la perte de valeur de votre argent érode votre capital mois après mois. Actuellement l’inflation officielle en France, par exemple, est de 2.7%, en fait elle est supérieure à cela. Vous pouvez faire confiance aux gouvernements, de chaque côté de l’Atlantique, pour truquer les chiffres ! Et, n’oubliez pas, si les taux d’intérêts montent, c’est le nœud coulant !
Attendez-vous à une augmentation progressive de l’inflation et pour vous en convaincre, regardez l’augmentation du prix du pétrole ces derniers temps. Depuis deux ans, à intervalles réguliers, je vous ai conseillé de placer vos économies en or, même et surtout si elles sont petites ; depuis ce premier conseil le cours a doublé. Pendant ce temps, nos dettes n’ont pas disparu, ni celles des Grecs ou des Portugais, ni celles des américains, au contraire, elles ne font qu’enfler : vous n’allez donc pas tardé à en réentendre parler : c’est un roman feuilleton qui ne fait que commencer…
L’or est en effet le flic des monnaies ! L’or est une valeur refuge et croyez-moi, les chinois et les indiens en raffolent : ils préfèrent avoir de l’or que des Euros. L’or est cher car l’or est rare. Les dollars ou les Euros, que l’on fabrique à la demande, vaudront de moins en moins et bientôt plus grand chose…
Article de Yves Ponroy sur Chronique Libre
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