L'identité du tueur étant connue, il n'est aujourd'hui pas trop tôt pour tirer quelques conclusions. Il est urgent d'en tirer rapidement, car même en cette période de deuil, je pense que les victimes auraient été les premières à vouloir mettre le doigt sur des étonnants dysfonctionnements :
- Comment un individu, fiché pour non seulement fréquenter la mouvance salafiste (que les islamologues catégorisent en deux groupes, l'un "cheikiste" et l'autre "djihadiste"), mais être de surcroit déjà connu pour avoir effectué plusieurs voyages au Pakistan et en Afghanistan, où on doute qu'il y alla pour aborder ces pays sous l'angle de l'histoire de l'art, n'est-il pas surveillé de très près ?
- Comment Merah a-t-il pu acquérir des armes de guerres et des munitions si facilement : une kalachnikov, un fusil-mitrailleur Uzi automatique, des pistolets, alors qu'il aurait dû être étroitement surveillée?
- Comment est-il possible que des dizaines de mosquées notoirement salafistes (35 rien qu'en Ile-de-France selon une étude RG de 2006), et qui affichent sur leurs sites Internet leurs programmes "scolaire", des ouvrages contenant des long chapitres sur le Jihâd offensif, aient pignon sur rue ?
- Comment chaque année, est-il possible que des prédicateurs salafistes de nationalités séoudienne, égyptienne, qatarienne, notoirement connus pour leurs écrits justifiant la violence, obtiennent des visas pour prêcher dans les mosquées françaises plus facilement que des paisibles citoyens argentins ou serbes ?
A toutes ces questions, dont les journalistes devront s'emparer, les réponses risquent de révéler un certain laxisme d'état quant au traitement de l'épineux dossier de l'islam radical.
Joachim Véliocas- directeur de l'Observatoire de l'islamisation.
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