Non, le Purgatoire n’est pas une invention médiévale.
Son existence apparaît discrètement dans la Sainte Ecriture, dès l’Ancien Testament. On le voit, en particulier, dans le deuxième livre des Macchabées (2M XII,43-45):
Puis, ayant fait une collecte d’environ 2.000 drachmes, il [Judas Macchabée] l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection. Car, s’il n’avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts, et s’il envisageait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété, c’était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché.
De quoi parle-t-on lorsque l’on parle de Purgatoire ?
D’un lieu où ceux qui ne sont pas damnés et qui ne sont pas non plus prêts à paraître devant Dieu se purifient (ou sont purifiés par les prières des saints et des fidèles de cette terre).Ce lieu est donc directement lié au jugement particulier, qui suit notre mort. Jugement qu’il ne faut pas confondre avec le jugement final, à la fin du monde, après lequel ne subsisteront plus que le Paradis et l’Enfer. Prier pour les âmes du Purgatoire (que l’on appelle encore l’Eglise souffrante) est donc une oeuvre très utile et chaudement encouragée par l’Eglise. Notons encore que, pour les saints (que nous sommes tous appelés à être), la vie terrestre tient lieu de Purgatoire: c’est ici-bas qu’ils se préparent à voir Dieu et se purifient dans cette attente.
Nous savons que la prière pour les morts est de tradition immémoriale dans la Sainte Eglise, le Purgatoire est un dogme de foi et personne ne peut le mettre en doute.
Qui ne connaît le témoignage des premiers chrétiens et des chrétiens jusqu'à nos jours et déjà dans l'Ancien Testament, le témoignage du livre des Maccabées nous invite à prier pour les morts. Nous ne considérons pas le purgatoire comme un lieu et un état de supplices effrayants mais comme un lieu et un état de purification, où l'on souffre réellement d'être encore séparé de Dieu et des bienheureux, et comme un lieu et un état d'attente dans l'Amour.
Il est important de prier chaque jour pour les Saintes Ames du Purgatoire. Nos sacrifices, nos petits renoncements, nos prières, nos communions, et surtout l'offrande de Saintes Messes soulagent ou sauvent les Saintes Ames du Purgatoire. Il est recommandé d'offrir un Trentain Grégorien pour les âmes de nos chers défunts afin d'obtenir leur prompte délivrance."N'omettons pas les supplications pour les âmes des morts ; l'Eglise prie et ordonne de prier pour tous ceux qui sont morts dans la famille chrétienne et catholique, même sans les nommer tous et dans un mémento général, afin que la Mère commune supplée de la sorte aux pères et mères, aux fils, aux parents et amis qui ne sont point là pour remplir ce devoir." (Saint Augustin, De cura pro mort)
Bien que ces péchés ne donnent pas la mort à notre âme, ils la défigurent, ils ne lui permettent de s'unir à l'époux céleste qu'au prix d'une extrême confusion. C'est par des prières, des jeûnes continuels que nous parvenons à les racheter et ce qui n'a pas été racheté par nous devra être purifié dans ce feu dont l'Apôtre a dit : "...(l'ouvrage de chacun) sera révélé par le feu..." Ainsi donc, pendant que nous sommes en ce monde, mortifions-nous... et ainsi ces péchés seront purifiés en cette vie, de telle sorte que dans l'autre, ce feu purificateur ne trouve rien en nous ou ne trouve si peu de chose à dévorer... Mais si nous ne rachetons pas nos fautes par de bonnes oeuvres, il nous faudra demeurer dans le feu purificateur aussi longtemps que nos péchés véniels (minuta peccata) l'exigeront pour être consumés, comme du bois, du foin ou de la paille."
(Saint Césaire d'Arles)
(Saint Césaire d'Arles)
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