Le baptême de Clovis, la victoire à Poitiers, le millénaire capétien, l’émancipation des Juifs en France, la France contemporaine de 1962 à 2011, les présidences de la Ve République, l’histoire économique, tout cela ne fera donc plus partie de l’histoire. En tous les cas, tout cela ne fera plus partie de l’histoire pour une partie des élèves et des lycéens français.
Désormais, trois heures seront consacrées à la Seconde guerre mondiale. Cette guerre a provoqué la Shoah avec six millions de Juifs exterminés. Et cette guerre a causé en tout, 50 millions de morts, entre 1939 et 1945. A la Libération, le général donna, en une seule une phrase, l’absolution collective à l’ensemble des Français, alors que 99% d’entre-eux, pendant plus de quatre ans, s’étaient montré très réceptifs à l’idéologie pétainiste. Tout cela sera donc enseigné en trois heures. Je suppose que la Guerre dite froide –avec ses 100 millions de victimes à l’échelle planétaire entre 1917 et 1992– sera traitée encore plus rapidement que la Seconde guerre mondiale : une heure ou deux.
Je suppose que les conquêtes islamiques –par le sabre– effectuées, en quatorze siècles, ne seront pas abordées du tout, au nom de la « lutte contre l’islamophobie ».
J’ai souvent constaté qu’un élève de Terminale en 2011 a le même niveau que celui d’un élève de Troisième au début des années 1970. En quarante ans, l’enseignement a donc régressé.
Un élève âgé de 18 ans en 2011 a le niveau d’un élève âgé de 15 ans en 1971. Félicitations ! Applaudissements !
Un élève âgé de 18 ans en 2011 a le niveau d’un élève âgé de 15 ans en 1971. Félicitations ! Applaudissements !
Et cela sera encore pire à l’avenir.
Les jeunes français entreront en première année d’université sans vraiment connaître les causes profondes de la Guerre 1914-18, de la Seconde guerre mondiale, de la Guerre froide et de la Guerre du djihad menée depuis le début des années 1990 contre les pays libres et laïcs de culture judéo-chrétienne.
Les jeunes français entreront en première année d’université sans vraiment connaître les causes profondes de la Guerre 1914-18, de la Seconde guerre mondiale, de la Guerre froide et de la Guerre du djihad menée depuis le début des années 1990 contre les pays libres et laïcs de culture judéo-chrétienne.
Du reste, cela agace quelques-uns.
Ainsi, Yannick Le Gruiec, avec une tribune publiée dans "Marianne2" déplore :
« Deux ou trois heures pour étudier la guerre de 1914-18. Et trois heures et trente minutes, contrôle compris, pour étudier la Seconde guerre mondiale. C'est désormais le temps dont disposent les professeurs d'Histoire-Géo pour faire ingurgiter ces deux grandes parties de notre passé aux lycéens. La réforme du lycée a entraîné la disparition de l’histoire-géographie des enseignements obligatoires. Les classes étudiaient le monde contemporain du milieu du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui (1850-2011). La même période a donc été condensée pour être étudiée en un an.
Pour justifier le temps réduit consacré à l’étude d’événements aussi fondamentaux que les guerres mondiales, la colonisation ou bien les régimes totalitaires, l’histoire contemporaine a été divisée en grandes rubriques fourre-tout (la guerre, la République, le totalitarisme) qui regroupent des petits morceaux d’histoire.
Concrètement, le thème intitulé « la guerre au XXe siècle » englobe comme supports d’étude les deux guerres mondiales, les organisations internationales nées à la suite de ces deux conflits, la guerre froide et différents conflits depuis 1990 : 17 heures pour l’ensemble du thème. Chaque « support d’étude » est problématisé ».
La Première Guerre mondiale est abordée sous l’angle de l’expérience combattante dans une guerre totale mais, au final, les élèves ont bénéficié de deux-trois heures pour étudier 1914-1918. Avec un peu de bonne volonté de la part de leur professeur, un tout petit plus pour la Seconde Guerre mondiale : trois heures et trente minutes, contrôle compris. La genèse et l’affirmation des régimes totalitaires (soviétique, fasciste et nazi) peuvent être abordées en deux-trois heures. L’étude de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, en deux ou trois heures, est problématisée ainsi : les combats de la Résistance contre l’occupant nazi et le régime de Vichy et la refondation républicaine
Les documents officiels pour guider les professeurs précisent « qu’il convient de rappeler » les principes du régime de Vichy et de sa politique. Cela se limitera à un rappel d’un quart d’heure. Vichy a donc disparu du lycée pour les élèves français.
Quant à la Commune elle passe à la trappe.
Mai 68 et mai 1981 aussi, car l’histoire de France s’achève en 1962 ….
Pour la majorité des élèves l’histoire n’ira pas plus loin.
La chronologie a été largement abandonnée car ces thèmes rassemblent des « questions » très distinctes (le 11 septembre 2001 est rangé dans le même thème que la Première Guerre mondiale de 1914-18).
Le professeur qui suit les thèmes dans l’ordre proposé (difficile de faire autrement) abordera :
en premier le génocide des populations juives pendant la Seconde Guerre mondiale (thème : la guerre),
un peu plus tard le régime nazi (thème : le totalitarisme),
puis encore plus tard l’affaire Dreyfus (thème : la République).
C’est le flashback comme outil méthodologique.
Bonne chance à tous les élèves pour bien comprendre les causes de l’extermination des Juifs européens.
Certains élèves n’aborderont ni la mondialisation, ni l’Asie de l’Est. Par contre, ils auront étudié leur ville, leur région et l’Union européenne »
Pour ce qui me concerne, j’ajouterai, en guise de conclusion, que la planète en 2011 compte sept milliards d’habitants ; que la plus grande zone économique du globe, c’est aujourd’hui la Zone Pacifique, avec les Amériques, la Chine, le Japon et l’Asie du Sud-est ; que l’Europe ne survivra pas sans l’Afrique et inversement ; que la vérité historique, la mémoire historique et la culture historique sont indispensables à la survie de chaque Nation ; que vu sous cet angle, la France de 2012, avec Sarkozy ou avec une autre personne à la Présidence de la République, semble plutôt mal partie. La vérité, la mémoire et la culture sont infiniment plus importantes que la lutte contre la crise économique.
Michel Garroté sur Dreuz.info
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